Aventure d'hiver

Ça fait plusieurs années que le phénomène du glamping a pris son envol au Québec. Formée à partir des mots « glamour » et « camping », l’expression décrit bien l’expérience qui se situe entre le camping en tente et le coucher dans un chalet traditionnel. Bien que les services offerts varient grandement d’un établissement à l’autre, ils ont tous un petit quelque chose d’alternatif et d’original qui fait craquer. Ainsi, certains n’ont ni cuisinette ni salle de bain comme telle (il y a alors des latrines à l’extérieur), alors que d’autres possèdent des équipements modernes à faire rougir d’envie une maison de banlieue. Que ce soit une bulle, un dôme, un chalet sur pilotis ou flottant, une maisonnette dans les arbres, une goutte, une iourte ou un pod, ils ont tous une architecture et un emplacement à faire rêver. Alors voilà, le choix est fait : nous irons dormir dans un pod par un
glacial weekend de janvier.

La beauté de l’internet, c’est d’avoir l’information au bout des doigts. Un rapide survol du site web de l’entreprise Au Diable Vert et nous savions à quoi nous attendre. On y définit les pods comme de petits refuges en forme d’ogive qui ressemblent à des maisons de hobbit. Petits, ils ne peuvent accueillir que deux personnes… et deux chiens. Par conséquent, notre berger allemand pouvait être de la partie. Très cool (on ne pouvait mieux dire).

Comme les pods sont situés à environ 500 m de marche du stationnement, l’établissement met des traineaux à la disposition des clients, près de l’accueil. Nous décidons tout de même d’apporter le nôtre, question d’être autonomes.

Construits avec des matériaux écologiques et bien isolés, les pods sont équipés d’un lit à deux places, d’oreillers, d’une petite table et de deux chaises, ainsi que d’une petite commode. L’éclairage est assuré par une lampe à DEL alimentée par un bloc-piles remis à l’accueil. Un petit poêle à bois fournit le chauffage et l’établissement vend des buches écologiques. Une grande fenêtre donne un peu de lumière à cet espace plutôt exigu, un lieu idéal pour les rapprochements, devrait-on dire ! À l’extérieur, une table de piquenique enfouie sous la neige, un foyer avec une grille, et une toilette sèche, placée un peu en retrait, complètent les équipements. Pour faire ses ablutions ou prendre une douche, il faut se rendre au bloc sanitaire qui jouxte le stationnement. Pour passer un weekend dans le confort, nous décidons donc d’apporter amplement de vêtements chauds, des sacs de couchage, des taies d’oreiller, tout l’équipement pour préparer la nourriture (réchaud, assiettes, ustensiles, etc.), ainsi que cette dernière. Nous nous entendons pour apporter un peu plus que le nécessaire, dont des lampes frontales et des raquettes, question d’agrémenter le séjour.

Le chemin d’accès est impressionnant : tout en courbes et en montées ! Puisque nous avons un véhicule à quatre roues motrices, nous pouvons nous rendre aisément dans le stationnement le plus près de l’accueil. Nous en profitons pour nous enregistrer, ramasser le bloc-piles et quelques buches écologiques (en aurons-nous assez ?). Comme il n’y a plus de traineaux disponibles pour l’instant, nous nous frottons les mains d’avoir le nôtre. En prime, ça les réchauffe ! C’est qu’il fait froid en bibitte. Après avoir finalement réussi à tout placer de manière à ce que rien ne tombe du traineau lors de la montée dans le sentier, nous entamons notre marche d’approche. Une marche bientôt interrompue, non pas parce que nous sommes à bout de souffle, mais plutôt parce que nous nous amusons à regarder les vaches Highland qui déambulent nonchalamment dans le pâturage juste à côté.

Arrivés au pod, la première opération consiste à faire un feu. Hum… Nous aurions dû apporter davantage de papier journal. Après quelques tentatives, le feu commence à crépiter joyeusement et à réchauffer l’espace. Les sacs de couchage sont ouverts afin de reprendre leur volume et c’est le temps d’une boisson chaude. La soirée passe vite à lire à la lampe frontale alors que nous alimentons le feu régulièrement. La nuit est étoilée, glaciale, et la température à l’intérieur du pod fluctue en fonction de l’état des flammes. Bien collés l’un contre l’autre, nous nous posons une question à répétition : qui se lèvera pour aller mettre une buche dans le poêle ? À ce jeu, je sors le grand perdant.

La journée suivante est ensoleillée, mais froide, encore. Qu’à cela ne tienne, la proximité de nombreux sentiers de randonnée et de raquette nous fournit l’occasion d’explorer les lieux et de nous réchauffer. La deuxième nuit est semblable à la première : je perds encore au jeu de qui alimentera le feu. Il va me falloir trouver une stratégie compensatoire !

En définitive, quelle belle fin de semaine vivifiante nous avons passée à découvrir un nouveau lieu et un nouveau type d’hébergement ! De retour à la maison, nous nous mettons à explorer les différentes formules de glamping et les nouveaux endroits à repérer. Ouf, il va falloir faire attention à notre budget !