Prendre le temps, en dehors des saisons - Camping Caravaning

Prendre le temps, en dehors des saisons

16 mai 2024

Arrivés près de la frontière du Nouveau-Brunswick en fin d’après-midi, au départ de Chicoutimi, nous en profitons pour nous imprégner un peu de la petite ville de Cabano, au bord du grand lac Témiscouata.

Le lac Témiscouata est une des merveilles naturelles du sud du Saint-Laurent. Long de 42 km, il fait de 3 à 6 km de largeur, appuyé sur les contreforts densément boisés des Appalaches. Toutes les communautés installées sur la rive du lac profitent d’une vue magnifique sur les eaux qui peuvent devenir très vilaines quand le vent se fâche. 

Elles sont également traversées par l’une des premières grandes pistes cyclables au Québec, le Petit Témis. Ce parc linéaire de 134 kilomètres assure une dénivellation minime sur l’ensemble de son parcours de gravier puisqu’aucune pente de cette ancienne emprise ferroviaire ne dépasse 4%. Le Petit Témis relie le Québec (Rivière-du-Loup) et le Nouveau-Brunswick où il donne accès au réseau urbain de la ville d’Edmundston. Particulièrement spectaculaire entre Dégelis et Cabano, elle emprunte de splendides passerelles en surplomb sur le lac Témiscouata. Là où on ne peut s’empêcher pour admirer la beauté grandiose des lieux et immortaliser l’instant.

Camper au Témiscouata

Quelques municipalités proposent des campings très agréables juste au bord du lac. À ce chapitre, Cabano sort du lot avec le Camping Cabano qui ne donne pas sa place en ville. Une véritable institution. Comme un petit village. Lors de notre passage, la voirie refaisait la route et l’accès au camping un peu compliqué. Cette situation, avec le brouhaha des équipements qui travaillaient sur la route, nous a découragés d’y arrêter. Des citoyens nous ont dirigés vers le stationnement d’un belvédère qui donne sur le phare et la marina. Un endroit superbe et tranquille où nous avons passé une nuit paisible.

Le camping de La Marina à Témiscouata-sur-le-Lac est également à considérer. Mais, j’avoue un faible pour le camping municipal de Notre-Dame-du-Lac et ses quelques emplacements près de l’eau pour les voyageurs.

Image Camping Caravaning Lac Témiscouata - Notre-Dame-du-Lac
Image Camping Caravaning Le Petit Témis

Basse-saison

Avant d’aller plus loin, faisons le point sur les périodes de l’année durant lesquelles nous préférons voyager. Grosso modo, une expression désigne cette pratique : hors saison. 

Le voyage en VR en dehors de la haute saison des vacances, fixée en Occident aux deux dernières semaines de juillet, puis plus ou moins avant et après cette période. On comprend que, pour un très grand nombre de travailleurs et pour plusieurs familles, cette période reste incontournable. On constate cependant que, partout dans le monde, elle est en mouvance. Je m’explique…

Les saisons bougent

Jusqu’à l’an 2 000, l’hiver débutait normalement avant les Fêtes et se poursuivait jusqu’à la fin mars. Ce dernier mois étant, de loin, le plus agréable pour profiter des sports d’hiver avec le jour qui s’étire et les températures qui adoucissent. Toutefois, d’hiver nous n’en avons guère plus. Ou si peu.

Fin mars, on voit maintenant les premiers VR circuler sur nos routes. Ils ne vont probablement nulle part, sinon vers la mise au point et le changement d’huile, mais leurs propriétaires disposent d’un mois de plus pour les préparer et apaiser leur anxiété de départ.

À l’autre bout du spectre de beau temps, je me souviens très bien qu’en 2 000, les régions de la vallée du Saint-Laurent invitaient les touristes étrangers et locaux à s’éblouir devant les couleurs de l’automne à partir de la mi-septembre. En camping, plus rien ne bougeait après la fête du Travail. Les enfants étaient retournés à l’école et le bon temps avait cessé de rouler. 

Image Camping Caravaning Cabano - Parc Clair Soleil

Aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir. En 25 ans, des changements climatiques profonds et récurrents se sont installés puis, à cela s’ajoute un phénomène social indéniable : le vieillissement de la population.

L’été s’étire désormais jusqu’au début octobre et les couleurs n’apparaissent plus qu’à la deuxième ou troisième semaine d’octobre pour culminer jusqu’à la fin du mois.

Quel est donc le résultat combiné de ce phénomène ? La période estivale est de plus en plus longue et il y a de plus en plus de monde pour en profiter. Des centaines de milliers d’ainés, parmi lesquels quelques milliers de caravaniers et d’adeptes de plein air, sont totalement disponibles pour aller camper, pour faire de la rando et du vélo, alors que les parcs, les sites touristiques et les lieux de plein air ne sont pas littéralement envahis par des foules de vacanciers qui se bousculent partout.

L’industrie

Le problème, c’est que l’industrie touristique peine à répondre à cette nouvelle demande. Elle réagit incroyablement lentement et s’adapte difficilement aux changements.

Certes, après six mois de travail ardu et ininterrompu, on comprend que les propriétaires de campings aient hâte de se retrouver en Floride. Plus grave et plus sérieux est le manque tragique de personnel à cette période de l’année. Les étudiants sont retournés à leurs pupitres et à leurs écrans. Les propriétaires sont souvent seuls pour maintenir les services, avec quelques membres de la famille ou les quelques rares ressources disponibles. Tout cela pour une clientèle qui ne fait quand même pas foule, avouons-le.

Tout ça pour dire que c’est quand même aux extrêmes du calendrier de vacances que nous aimons voyager, que ce soit au Québec ou n’importe où dans le monde. Chez nous, c’est pour la tranquillité sur les routes. Pour le beau temps. Pour la disponibilité des emplacements en camping. Pour l’absence de bibittes. Pour la réduction des prix. Pour l’absence de bibittes. Et, autre facteur très important à nos yeux, pour la disponibilité des gens en dehors des périodes de grande affluence. Le type de relations qu’on peut entretenir avec les gens que nous visitons en septembre plutôt qu’en juillet n’a rien de comparable. Le boulanger de Cabano a amplement de temps pour jaser. Les gens ont le gout de nous parler et c’est réciproque. Un jeune automobiliste nous rattrape dans le centre-ville pour nous remettre du matériel que nous avons perdu quelques kilomètres plus loin alors que les cahots de la route ont fait s’ouvrir les portes de notre boite de transport. Le monde est fin !

Image Camping Caravaning Cabano - Centre-Ville

En passant, il y a quand même un point négatif au voyagement en fin de saison, c’est la durée du jour écourtée qui nous prive des plus belles soirées.

C’est donc pour tout ça que nous sommes partis vers la Nouvelle-Écosse en septembre avec un calendrier souple et ouvert jusqu’au début octobre.

Pour la prochaine édition, nous affrontons un premier ouragan à vie, après un arrêt couteux au garage.
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Pour mieux préparer votre voyage, je vous recommande le guide de voyage Explorez Halifax et la Nouvelle-Écosse, aux éditions Ulysse, version papier ou numérique.

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