Le grand voyageur
4 mars 2024
Comme chacun de vous, ce samedi matin, je suis presque tombé en bas de ma chaise en apprenant la nouvelle du décès de Paul Houde. Durant la matinée et une bonne partie de l’après-midi, j’ai cessé de compter les courriels et les coups de téléphone qui entraient à répétition pour m’informer de ce triste événement.
Non pas que Paul fut un ami proche, mais tous les deux on se respectait et, surtout, nous partagions un engouement en commun : le caravaning. Je me souviens encore de notre premier contact, le 16 août 2016, cela avait cliqué fort. Déjà mis au parfum de son intérêt marqué pour le monde du camping, je lui avais suggéré que l’on se rencontre pour documenter un article sur lui et sa nouvelle passion.
Ce mercredi-là, nous nous étions donné rendez-vous à la halte pour VR de Longueuil. À 11 h pile, nous arrivions en même temps sur les lieux, lui dans un VR de classe B+ et moi en auto. J’avais prévu que nous passerions au travers de l’entrevue en un peu mois d’une heure.
Deux heures plus tard, nous étions encore sur place à discuter projets, aventures, expériences, caravanes, destinations et coups de cœur. N’eût été d’autres obligations mutuelles pour nous ramener à la réalité, nous aurions sans doute continué à discuter ainsi jusqu’à la pénombre… qui sait ? De vrais ados volubiles qui n’en finissaient pas de se découvrir des intérêts communs et d’en rajouter sur tout et sur rien.
Par la suite, nous avons gardé ce contact. À l’occasion, je pouvais recevoir un appel de sa recherchiste pour une entrevue téléphonique sur un sujet d’actualité se rapportant aux véhicules récréatifs, aux voyages en caravane, aux différentes réglementations en vigueur, à l’étiquette du voyage en VR ou encore à la sécurité sur la route. Un plaisir intense qui se renouvellerait chaque fois.
Lui qui ne faisait pas les choses à moitié, sa piqure pour le caravaning l’avait poussé à s’intéresser à la FQCC et, comme il se plaisait à le répéter en ondes, le magazine Camping Caravaning était rapidement devenu son magazine préféré.
On le sait tous, celui que j’appelais affectueusement Paul le jeune — me réservant le nom de Paul le vieux — était un être intense. Il s’engageait à fond de train dans tout ce qui l’intéressait. Grand amateur de caravaning, il devint porte-parole pour la FQCC pendant quelques années, ce qui contribua d’ailleurs à mieux faire connaître notre organisme. Convaincu et convaincant, il incitait régulièrement ses amis et connaissances à découvrir la magie des voyages à bord d’un véhicule récréatif.
Hier, deux mars, discrètement, sans tambour ni trompette, il est parti seul en voyage, un voyage dont, malheureusement, il ne reviendra pas. Les éloges à son égard fusent de partout, mettant souvent en évidence sa longue carrière d’animateur radio et télé, de journaliste, d’acteur, de chroniqueur, d’humoriste, de véritable encyclopédie sur jambes et de grand voyageur.
Lorsque l’on additionne tout ce que ce communicateur a réalisé, un mystère persistera toujours : expliquer comment il a pu arriver à comprimer avec autant de brio et de succès ce qui normalement aurait nécessité plusieurs vies au commun des mortels. Je ne pouvais passer sous silence mon admiration de la passion de vivre intensément qu’il dégageait. Jean-Pierre Ferland disait dans une de ses chansons, il faut mourir sa vie et non vivre sa mort. Cela, Paul Houde l’avait bien compris au plus profond de lui.
Salut à toi caravanier passionné !
*Photo:
Voilà le souvenir qui me restera toujours de Paul Houde. Grand sourire et des étoiles dans les yeux témoignant bien de son plaisir à conduire son véhicule récréatif
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