Dur temps pour les médias sérieux

9 février 2025

Alors que les médias n’arrêtent pas de nous rabâcher les oreilles avec des perspectives d’inflation, de restrictions budgétaires, de limitations de dépenses, de tarifs douaniers et autres salades du genre, il est toujours difficile d’anticiper la façon dont ces concepts pourront se matérialiser dans la quotidienneté. Malheureusement, lorsque la chose survient, elle frappe souvent sans crier gare et sans intérêt ni pitié pour les deuils qui en résultent.

Voilà un peu l’état d’esprit dans lequel je suis plongé depuis lundi. Depuis mars 2009, je vous avais habitué à un billet dominical régulier, 52 semaines par année, où j’abordais différents aspects du caravaning. Aventures ou mésaventures, destinations, accessoires et appareils, état général de l’industrie, nouveautés de toutes sortes, sécurité et autres normes liées aux voyages en véhicules récréatifs, autant de sujets qui lui donnaient vie.

 

Puis survint, la multiplication des plateformes de communication. Tel un miroir aux alouettes, les réseaux sociaux sont ont rapidement été perçus par de nombreux de commerçants comme un moyen moins dispendieux de rejoindre et d’augmenter sa clientèle. Une tendance qui rappelle un pêcheur novice dont l’inexpérience l’empêche d’évaluer où se trouvent les lieux préférés par les poissons.

Chaque fois qu’il croise un trou d’eau, il ne peut résister à l’envie d’y lancer sa ligne en espérant une pêche miraculeuse. Malheureusement pour lui, la plupart du temps, il revient à la maison, bredouille et penaud. Pourtant, s’il s’attardait à mieux identifier les fosses où se cachent les poissons, il profiterait sans doute plus souvent de copieux repas, tout en tirant fierté de son adresse.

Voilà en quoi constitue le leurre des médias sociaux. Contrairement à une publication aussi crédible que Camping Caravaning et qui rejoint un lectorat bien identifié et parfaitement ciblé, l’argent dépensé en publicité sur les réseaux sociaux s’adresse à un public tous azimuts — je souligne également que ces réseaux sociaux viennent presque tous du même pays, celui-là même qui veut nous plonger dans une guerre commerciale suicidaire —. 

Strictement sur le plan de l’efficacité à rejoindre une clientèle intéressée par les véhicules récréatifs, cette stratégie marketing fait penser à un pêcheur qui, indifféremment et au hasard, lancerait sa ligne dans un ruisseau ou dans un tas de sable.

En plus de s’adresser à un public hétéroclite et non motivé, le recours aux médias sociaux prive les médias dédiés à des passionnés, de revenus essentiels à leur survie. Les commerçants devraient d’ailleurs s’interroger de ce qui arriverait si Camping Carvaning n’était plus là pour informer, renseigner, motiver et même éduquer ceux qui s’adonnent à ce loisir.

Alors qu’une publicité de type médias sociaux présente généralement l’efficacité d’un coup d’épée dans l’eau, toute annonce placée dans un magazine comme le nôtre se retrouve dans un environnement niché, précis et ciblé, bourré d’information. Un tel compagnonnage représente un terreau d’une rare fertilité pour accroître l’importance et la visibilité des publicités qui cohabitent avec nos articles.

 

Mais, pardonnez cette longue introduction pour en arriver au sujet du jour. Lundi matin donc, la direction du magazine m’a informé que dorénavant, les billets publiés sur ce blogue ne seront plus hebdomadaires comme je vous y avais habitué. Le nouveau rythme changera de tempo et sautera une semaine sur deux. Même si je suis éploré de cette décision, je comprends que, dans une période aussi critique, même les bouts de chandelles épargnés peuvent contribuer au maintien d’un outil aussi essentiel que l’est Camping Caravaning.

Bon sang ce que je peux détester être porteur de mauvaises nouvelles ! Une décision de fermer ce blogue pendant plusieurs semaines il y a environ deux ans s’était révélée une erreur ayant relégué aux oubliettes tous les billets archivés pendant plus de 14 ans. Tous les lecteurs qui, tôt chaque dimanche matin, attendaient mon nouveau billet s’étaient retrouvés devant la froidure d’une page indiquant « erreur 404, ce site n’existe plus ».  

D’un coup sec, le blogue avait été emporté par un tsunami virtuel. N’étant pas membres de la FQCC, la grande majorité des lecteurs avaient ainsi perdu tout moyen de le retracer, malgré sa remise en ligne quelques semaines plus tard. Le lectorat ne s’en est jamais remis et depuis, il a fondu d’environ 80 %. Telle est sa nouvelle réalité. 

 

Tout en comprenant et acceptant le couperet qui vient de tomber, je m’accroche à l’espoir qu’un jour prochain, le vent tournera à nouveau. On se reparle le 23 février ! 

Commentaires

Michel

C’est ma dernière année avec la FQCC, avec cette annonce de coupure concernant ce blogue, la FQCC ne respecte plus ses membres. La FQCC est devenue une entreprise à but lucratifs sous le couvert d’une OSBL

Michel

C’est ma dernière année avec la FQCC, avec cette annonce de coupure concernant ce blogue, la FQCC ne respecte plus ses membres. La FQCC est devenue une entreprise à but lucratifs sous le couvert d’une OSBL

Claude

Chronique d’une mort annoncée? Le lectorat et la fidélisation à la FQCC ne peuvent qu’en souffrir…mortellement. Avec mon amitié, Paul! Claude

Roger

La réalité a frappé en ce dimanche Mes Frères maintenant au son du signal a genoux

Michel

Dommage !! Comme vous dites, vos billets hebdomadaires me plaisaient vraiment et vos essais de trucs et d'appareils m'étaient vraiment utiles. J'ai même acheté l’appareil pour la mise à niveau de la roulotte. En même temps que je vous lis, j'écoute distraitement la télé et voilà qu'on y annonce que beaucoup de magasines vont peut-être fermer à cause des taxes applicables au recyclage des dits magasines. Je croyais que le système de collecte s'autofinançait par la vente des produits recueillis. Les personnes discutaient du fait que les informations contenues dans ces magasines se retrouvaient sur Internet, pourquoi s'abonner à ces magasines? Désolé, mais l’information des magasines est beaucoup plus fouillée que e qu'on peut retrouver sur Internet. C'est comme ce Blog. Rien ne pourrait le remplacer.

Michel

Must est-il passé par les bureaux de la FQCC

Richard

Cette nouvelle est tellement décevante, votre chronique hebdomadaire était la principale raison qui m’incitait à toujours renouveler l’abonnement Ça m ‘a fait plaisir de vous rencontrer là semaine passée Richard

Marcel

Tout va trop vite, tout change très vite, nos habitudes sont chamboulées, café à la main j'attendais de lire vos écrits, je vais continuer à vous lire toutes les 2 semaines, en espérant que cela ne se changera pas mensuellement. :-(

Roger

Comment se rapetissé,,,tab!!!!!!!!!

JC

Désolant cette décision, ça nous permettait de suivre votre voyage comme compagnon et de suivre avec vos nouveaux équipements les avantages et les inconvénients. Aux deux semaines c'est une autre histoire. Peut être ce sera encore une économie de broche à foin qui fera perdre encore des lecteurs. Malheureusement aujourd'hui, il se prend des décisions rapides sans analyse sérieuse des avantages et inconvénients à moyen et long terme. D'autres temps d'autres mœurs.

Steve

C'est vraiment dommage et je me questionne sur la rationnelle derrière cette décision. Est-ce que le fait de publier un article une semaine sur deux fait vraiment une différence sur la facture annuelle? À trop vouloir rationaliser pour économiser et maintenir la FQCC à flot, une des possibilités à venir est le désintéressement à grande échelle du membership. C'est bien sûr mon opinion personnelle. Comme le mentionne Estelle, bien hâte d'avoir la mise en ligne de votre nouveau site.

Robert

Un autre changement qui semble se pointer, une rumeur circule à l’effet que ça FQCC abolirait les associations regional ???

Pierre

Désolé et désolant car vous êtes un incontournable hebdomadairement même si on peut fouiller ailleurs en plus aussi. Curiosité d'intéressés! J'attend votre prochain bulletin avec intérêt.

Dumoulin

Ben voyons donc...

Estelle

C'est le progrès, qu'il disent... Je prédis que dans quelques mois, voir une année au maximum, ce carnet sera chose du passé. C'est très malheureux. J'ai hâte de pouvoir vous suivre sur votre site qui devrait voir le jour bientôt.

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