Dans tous les récents sondages où on a demandé aux campeurs quelle était leur activité sportive préférée, la randonnée pédestre est sortie grande gagnante. Ce n’est pas une surprise, ça toujours été ainsi.

Depuis que Sahelanthropus tchadensis s’est levé sur ses deux pattes arrière, il y a de ça environ 7 millions d’années, l’Homo
Sapiens et ses ancêtres ont adopté ce mode de locomotion sans jamais regarder en arrière (ou presque). Si être bipède a certainement ses inconvénients (mal de dos, ampoules aux pieds, rapidité de déplacement inférieure…), les avantages surpassent en grand nombre ces derniers. Ainsi, l’homme marche, trottine, cours et gambade allègrement depuis des lustres. Il le fait aujourd’hui, particulièrement quand il est en vacances, pour découvrir de nouveaux horizons, garder la forme ou même pratiquer une activité complémentaire, comme l’observation des oiseaux.

Mais, il y a d’autres façons de se déplacer et de se mettre en forme, me direz-vous. Oui, en effet, mais nulle autre n’est aussi
facile et exige si peu d’équipement. S’il est vrai que l’on peut apprendre à mieux marcher, la plupart d’entre-nous le font naturellement, sans risque de blessures, contrairement à courir, par exemple. Bien que l’on puisse marcher pieds nus, il ne suffit généralement que d’une paire de souliers et des bas pour faire de nous des randonneurs, contrairement à faire du vélo qui nécessite un équipement plus dispendieux, volumineux et qui de surcroît, nécessite un entretien. Bref marcher est sain, pratique et facile. Voilà pourquoi tout le monde aime marcher!

Mais je ne vous ai rien appris. Euh…pas encore à tout le moins. Marcher rapidement, longtemps et souvent sur des terrains accidentés et pentus peut exiger un peu plus de connaissances et d’équipement. Explorons les accessoires qui pourraient être utiles au randonneur sérieux. Traiter des connaissances comme telles est le sujet d’un autre chapitre!

Les souliers

Il est possible de marcher avec à peu près n’importe quoi dans les pieds (ou même pieds nus). Mais on ne parle pas ici de la
petite balade de 10 minutes sur un terrain plat asphalté mais plutôt d’une randonnée plus longue, sur un terrain  potentiellement cahoteux et abrupte avec un sol couvert de sable, de pierres et de débris végétaux. Dans ce cas, d’entrée de jeu, on élimine les sandales ouvertes en raison des risques de blessures et de l’inconfort lié aux débris qui se glisse entre le pied et la sandale. Un soulier fermé est donc de mise. N’importe quel soulier confortable fera l’affaire. Toutefois, si on a en vue des randonnées plus sérieuses, impliquant un terrain plus difficile, une charge à porter plus lourde (sac à dos…), des distances à couvrir plus longues et peut-être même des faiblesses physiques (comme des chevilles fragiles ou des pieds plats), le choix du soulier devient plus complexe.

Parmi les critères à considérer, il y a le confort avant tout. Un soulier trop court et les orteils frottent à l’avant, trop grand et le talon lève à l’arrière ou le pied glisse vers l’avant dans les descentes. La taille du soulier est de toute première importance. Il n’y a pas de substitut à un essai de plusieurs minutes en magasin, chaque pied dans son soulier! L’empeigne doit être assez souple (mais ce point va aller en s’améliorant avec l’usage) pour ne pas se blesser et les coutures bien placées pour éviter les douleurs lorsque l’on plie le pied, quand on s’agenouille, par exemple. Selon le type de sortie envisagé, l’emphase peut être mise sur l’étanchéité ou la respirabilité. Malheureusement, les deux caractéristiques s’opposent. Il faudra faire un choix. Si le cuir a toujours la cote, plusieurs matériaux synthétiques font aujourd’hui très bien le travail. La semelle quant à elle doit avant tout offrir une bonne traction, sur une multitude de surfaces, sèches ou humides. Le type de caoutchouc et le dessin des crampons font ici une grande différence. Si une semelle très flexible est confortable, sa rigidité doit augmenter en fonction du poids du randonneur et de la charge à porter. Comme un soulier de randonnée n’est pas un soulier de course, l’absorption des chocs n’est pas aussi critique. Si une semelle intercalaire offrant un peu d’absorption est souhaitable, trop de mollesse à cet endroit réduit la stabilité de la chaussure. Enfin, parlant de stabilité, des renforts latéraux stabilisant le pied en torsion peuvent être nécessaires. On peut même penser alors à un soulier qui monte plus haut que la cheville. On a dans ce cas, une vraie botte de randonnée !

Les bas

Le bas joue un rôle vraiment ingrat. Si le soulier a généralement toute notre attention, ce serait commettre une erreur que de
négliger le choix des bas, et on ne parle pas du choix de la couleur, ici. Pour ce dernier point, vous pouvez vous laisser aller avec un brin de folie. Un bas doit tout à la fois absorber les chocs, protéger le pied contre le frottement, évacuer ou contenir l’excès d’humidité et garder au frais ou au chaud nos extrémités. Pas facile.

Si à une certaine époque on recommandait de porter une chaussette mince synthétique sous un robuste bas de laine, les avancées dans les matériaux et les façons de tisser ont permis dans la plupart des cas de se limiter à une seule paire de bas. Tout de go on peut affirmer que le bas de coton n’a pas sa place ici. Des bas d’un matériau 100% synthétique (nylon, polyester, polyamide, élasthanne…) ou qui combinent différents types de laine sont à privilégier. De façon générale, on évitera les bas en laine pure en raison de leur faible résistance à l’abrasion (les trous dans le talon, vous connaissez ?), leur mauvaise tenue (ils ne gardent pas leur forme une fois mouillés et font des plis), leur forte odeur lorsque sales et mouillés et leur manque de douceur sur la peau nue. L’épaisseur de tissu, qui d’ailleurs va varier selon l’endroit du bas considéré (plus épais sous le pied et moindre à la cheville) tient tout à la fois de la quantité de matériau utilisé et du type de tressage. Des randonnées douces nécessitent des souliers légers et des bas…légers, alors qu’une botte de randonnée se verra plutôt combinée à un bas plus épais.

Les vêtements

Ça peut paraître insignifiant de parler ici de choix de vêtements, mais croyez-moi, ça ne l’est pas! Encore ici, les matériaux synthétiques ont la cote. Le coton a malheureusement l’habitude de jouer à l’éponge et lorsque l’on atteint enfin le sommet convoité, notre dos tout mouillé nous rappelle nos cours de sciences du secondaire : l’évaporation nécessite de la chaleur. Le vent des hauteurs contribue donc à évaporer la sueur et à nous refroidir…au point où parfois, on peut grelotter. Et que dire de l’inconfort associé à un gaminet détrempé! Bref, le nylon et le polyester (parfois mélangés à un peu de laine mérino) sont à privilégier. L’aisance des mouvements doit aussi être pris en compte, tout particulièrement au niveau du pantalon. Si une jambe fuselée peut être jolie en ville, un pantalon à la jambe plus large et au tissu extensible sera beaucoup plus confortable en randonnée. Et comme il est toujours sage de prévoir l’imprévisible (!), on pensera à apporter une couche supplémentaire pour la chaleur et un coupe-vent (ou mieux un imper-respirant). Enfin, même s’il est possible de faire ample usage d’insectifuge et de crème solaire, il vaut souvent mieux penser à des pantalons et des manches longues pour effectuer le travail. Et tant qu’à y être, un chapeau avec ça?

Les accessoires

Au minimum, une bonne paire de souliers, des bas et quelques vêtements adéquats (les nudistes ne sont généralement pas autorisés dans la plupart des sentiers populaires…), c’est tout ce que ça prend pour partir en randonnée. Mais comme
dans toutes choses, il est possible d’ajouter des accessoires qui peuvent agrémenter nos sorties. Moins connus qu’en ski ou
en raquettes, le port de guêtres en randonnée peut contribuer  à limiter l’entrée de débris dans la botte tout en augmentant grandement son étanchéité. Des guêtres au profil bas faits d’un matériau respirant sont tout indiqués ici.

Des bâtons de marche sont aussi à considérer. Le traditionnel bâton de pèlerin en bois possède son charme mais est généralement trop lourd, sa pointe manque d’adhérence et amène une asymétrie dans la démarche ce qui ralentie la progression (entre autres choses). Même s’il est possible de récupérer de vieux bâtons de ski alpin, vaut mieux s’équiper de bâtons en aluminium télescopiques avec une pointe de carbure. Avoir deux bâtons permet d’augmenter la poussée lors des montées, augmente la stabilité lors des traverses sur des roches ou des troncs d’arbres et ménagent les genoux dans les descentes. Après une période d’adaptation, leur usage devient addictif !

Avec la botte, le sac à dos est l’emblème même du randonneur plus sérieux. Le choix du volume, en litres, est une des premières choses à considérer. Pour une randonnée d’une journée, un volume de 10 à 30 L est souhaitable. Ensuite, il faut penser au confort des sangles d’épaules et à la présence ou non d’une ceinture de taille et d’une tyrolienne. Ces derniers ajoutent au confort en répartissant la charge et augmente la stabilité de l’ensemble. Faute d’espace ici, on ne parlera même pas de l’armature et des matériaux! Ce sera pour une autre fois.

Tant qu’à porter un sac, outre les vêtements déjà mentionnés, on voudra vraisemblablement y fourrer une bouteille d’eau, une
collation, un petit kit de premiers soins, une carte des sentiers, ses clefs et ses cartes ainsi que son téléphone cellulaire. Enfin, et ce n’est vraiment pas essentiel mais oh combien amusant, on peut porter une montre avec un GPS pour suivre notre progression et voir par la suite, les détails de notre sortie.

Somme toute, s’équiper pour faire une randonnée peut être des plus simples, mais comme bien des choses, il y a moyen de
complexifier la démarche! Allez, l’important, après tout, c’est de faire un pas devant l’autre, et de recommencer le processus !

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