Alors que les couleurs automnales égaient le paysage, une virée de quelques jours à travers les vallons et vallées de la campagne coaticookoise nous semble une belle échappée du traintrain quotidien. Et ce n’est certainement pas les nuages menaçants qui vont nous en empêcher. Le ciel tourmenté contribuera à faire des photos qui ont du caractère!
Le départ se fait naturellement de la petite ville de Coaticook. Capitale régionale s’il en est, la ville de 10 000 habitants dispose de tous les services nécessaires et d’un camp de base idéal pour explorer les environs. Ne la surnomme-t-on pas la Perle des Cantons? Le centre-ville se marche en quelques minutes alors que ses deux centres commerciaux, à grandeur humaine, incluent pharmacies, services bancaires et épicerie. Le parc de la Gorge est un attrait touristique bien connu et son camping tout aussi renommé offre un bel endroit où établir ses pénates. Les bases étant assurées, il est facile de partir pour une journée d’exploration, ou deux. Ah oui, au départ ou au retour, il serait tentant d’arrêter à la laiterie Coaticook pour gouter le fromage ou la crème glacée qui font la fierté de la région. Il ne faut pas oublier que c’est ici que l’on trouve les plus grandes fermes laitières du coin.
En route!
C’est parti. Au programme, une boucle de moins de 100 kilomètres avec, bien entendu, de multiples arrêts. Nous empruntons d’abord le rang 9 en direction de Saint-Herménégilde. Rapidement, nous gagnons de l’altitude et, à l’occasion, nous avons un bel aperçu sur les méandres de la rivière Coaticook. C’est qu’elle est belle, la vallée, malgré ce ciel gris!

À l’approche du village que les gens du coin surnomment Saint-Hermé, nous avons un beau point de vue sur l’église au loin. Cette dernière domine, avec les silos des fermes, les champs environnants et offre au regard un de ces paysages champêtres classiques comme on aime se les imaginer.
En tournant à gauche sur le chemin de Sainte-Edwidge, nous arrivons rapidement au petit marais Duquette. Un stationnement, bien caché par une allée de verdure, se révèle un bel endroit pour prendre une bouchée. Ce serait aussi un emplacement de choix pour faire de l’observation d’oiseaux! De retour sur nos pas, nous reprenons le rang 9 vers l’est, vers East Hereford.


Un paysage fabuleux
Ce ne sont pas que les courbes, les montées et les descentes qui nous amènent à ralentir, mais surtout le paysage qui se dévoile à nous. Le rang 9 se fait tout particulièrement pittoresque et digne d’une carte postale avec son tracé sinueux, où le noir de l’asphalte trace une ligne entre les collines teintées de rouge, d’orange, de jaune et de vert.
À notre droite se dresse le mont Hereford. Un terrain de jeu protégé où sentiers de randonnée et de vélo de montagne permettent d’explorer la forêt et même de s’offrir une vue imprenable de la campagne environnante à partir de son sommet dénudé. Instructif, un des stationnements donnant accès au parc nous renseigne sur Neil Tillotson, un philanthrope qui a fait don de plusieurs terres dans les environs et a créé un fonds qui, encore aujourd’hui, vient en aide à plusieurs organismes.
Au pays des sapins... et de la truite
La région est bien connue pour sa production de sapins de Noël. On les voit partout! Dans le coeur du village, un petit parc, le Jardin Sapins et Merveilles, nous renseigne un peu et nous permet de prendre une pause. La ferme piscicole des Bobines, dans les environs, propose une boutique où il est possible de se procurer de la truite d’aquaculture élevée sans antibiotiques ni hormones. Du filet de truite traditionnel à la truite fumée en passant par le pâté, on est assuré de trouver un produit à son gout.
Sur les pas de Richard Séguin
La route 253 nous mène vers le nord, en direction du village de Saint-Venant-de-Paquette. Oui, oui, c’est bien le village qu’a adopté le réputé chanteur et poète Richard Séguin. D’ailleurs, des lieux comme le Sentier poétique, le Musée-église ou la Maison de l’arbre démontrent bien l’intérêt que l’on porte ici à la culture, pas seulement celle associée à la terre!


La région vue de haut
Toujours sur la 253, le camion n’avale pas seulement les kilomètres, mais nous fait aussi gagner de l’altitude. Nous arrivons littéralement au sommet de notre itinéraire quand on atteint le village de Saint-Malo. Située à 640 mètres d’altitude, l’agglomération s’enorgueillit d’être la plus élevée au Québec. Quand il pleut à Coaticook, il neige parfois à Saint-Malo. C’est avec cette pensée que nous grimpons la tour d’observation afin de mieux contempler les environs et… les nuages de plus en plus menaçants.
De retour derrière le volant, nous poursuivons sur la 253 pour ensuite bifurquer sur la route 206 en direction de Sainte-Edwidge, où nous prenons plaisir à marcher dans le petit sentier aménagé derrière l’église.
La route 206 nous ramène alors à Coaticook où il est temps d’arrêter prendre un bon café et de refaire le plein de fromage cheddar (ou de crème glacée). Le bedon bien rond et la tête pleine d’images hautes en couleur, nous terminons cette petite virée automnale.
