Billet

Un des avantages intéressant de ma fonction au magazine Camping Carvavaning est de jouir d’un regard privilégié sur tous les aspects liés au domaine des voyages en véhicule récréatif ou sous la tente. Quoi de mieux pour se faire une idée précise de l’émergence des tendances lourdes qui se pointent à l’horizon ainsi que des besoins actuels et futurs des personnes qui s’adonnent à ce loisir ? Depuis que j’ai été piqué par cette passion, il y aura bientôt 60 ans en 2025, j’ai vécu de très près l’évolution de cette activité. 

Aujourd’hui, le camping du milieu des années soixante n’existe pratiquement plus dans sa forme originale. Il a lui aussi profité des avancées, tant techniques que technologiques, qui en ont facilité la pratique. Avec les années, il a peu à peu cédé la place au caravaning, plus confortable dans tous les sens du mot, à un point tel que plusieurs, comme Michelle et moi, l’avons adopté comme style de vie. Aujourd’hui, la tente conserve sa vocation d’hébergement temporaire alors que, pour plusieurs, le caravaning représente un hébergement permanent sur un emplacement temporaire.

Mais voilà, cette évolution est en voie de se transformer en une véritable révolution dont la caractéristique principale reposera sur un mot : électrification. Oui, je sais, je touche ici un point sensible, mystérieux, inquiétant, inconnu à en provoquer de l’urticaire à certains. L’électrification dont je parle n’a rien à voir avec le passage de la lanterne à gaz, à l’ampoule incandescente puis aux diodes électroluminescentes. Elle nous amène ailleurs, presque dans un autre univers.

Partout où j’aborde cette question, je perçois de l’enthousiasme, de réticence, mais surtout beaucoup de craintes. Cela s’explique du fait que dans sa complexité, l’électricité a toujours été associée au danger, que ce soit celui d’être frappé par la foudre ou de mourir dans sa baignoire électrocuté par un séchoir à cheveux en fonction échappé dans l’eau.

Malheureusement, la méconnaissance de cette puissante énergie constitue un terreau fertile à la propagation de mésinformation et de désinformation, de la part d’influenceurs à la solde de sociétés liées de près à l’industrie des carburants fossiles. Pourtant, le virage électrique est inévitable, que l’on y résiste ou non.

J’ai toujours considéré qu’un magazine comme Camping Caravaning devait, certes, rendre compte de la pratique traditionnelle ou actuelle de l’activité justifiant son existence, mais, qu’il devait également garder un œil sur l’avenir et d’une certaine façon, préparer une transition harmonieuse vers le futur.

Pour ce faire, il m’apparaissait essentiel de proposer une information factuelle, vérifiée et scientifique pour contrer tous les ragots, voire les théories du complot qui empoisonnent l’électrification des transports, surtout lorsqu’elle touche aux véhicules récréatifs et au remorquage récréatif.

Ainsi, l’objectif ultime du projet avec lequel je vous rebats les oreilles depuis plusieurs mois, cherchera donc à diminuer l’anxiété face au caravaning en mode électrique et à renseigner à partir de faits et données vérifiées ; autant d’éléments essentiels pour favoriser l’harmonie de la transition qui s’amorce. 

Bien sûr, en contrepartie, il ne m’appartient pas de forcer ceux qui ne sont pas intéressés à s’engager tête baissée dans une telle aventure. Seulement intéresser, informer correctement, vulgariser des concepts et des données pouvant aider à y voir clair et dissiper le brouillard du mystère.

Pour mieux y parvenir, d’ici quelques semaines, j’opérerai un site web entièrement dédié à cette problématique. Il aura comme adresse web camping2point0.ca — j’aurais aimé nommer ce site camping2.0.ca, mais la logique des adresses web ne supporte pas la présence de deux signes graphiques « . » dans une même adresse. J’ai donc eu recours à l’astuce « point » pour contourner l’interdit.

Pour alimenter camping2point0.ca, Michelle et moi partirons plusieurs mois dans une caravane de fabrication québécoise, une Alto A-2124, à laquelle des modifications seront apportées et finalisées d’ici deux ou trois semaines. Celle-ci sera remorquée par une voiture de type VUS, entièrement électrique. Inutile de vous préciser que sur le site camping2point0.ca, tous les aspects d’un tel voyage seront abondamment détaillés : autonomie, recharges, performance des accessoires, coûts d’utilisation, camping autonome ou branché. Bref, la réalité d’une expérience terrain dans toutes ses déclinaisons.

Évidement, je suis loin de me définir comme un expert au savoir universel. Au mieux, je me reconnais une certaine habileté à vulgariser et comprendre des concepts scientifiques ou techniques — même si souvent il me faut me faire violence pour y arriver. Pour remédier à mes carences, j’ai donc commencé à tisser des relations avec de véritables experts dans les principaux aspects du projet et vers qui je me tournerai lorsque je me retrouverai bouche bée, sans voix.

Voilà donc vers quoi je me dirige, sachant que je peux compter sur la complicité et le support que ma précieuse Michelle. N’ayez crainte, je n’abandonne pas pour autant mon travail au magazine, j’ajoute simplement une autre corde à mon arc. Actuellement, le site web n’est pas encore opérationnel, mais dès maintenant, vous devriez y trouver un bouton qui vous permettra de recevoir une notification sitôt que tout sera en place. En fait, mon ambition est, grâce à ce laboratoire mobile, de créer un site qui s’imposera comme la référence en matière de remorquage récréatif électrique.

Dans le fond, je me dis que, si un vieux « schnock » comme moi peut prendre le virage électrique sans se retrouver dans le champ, tout le monde peut y arriver. 

Voilà. Vous en savez assez pour aujourd’hui, la suite sur camping2point0.ca.