Un prématuré qui ne veut pas mourir
15 septembre 2024
En dépit de toutes les catastrophes que nous annoncent les scientifiques à propos du dérèglement climatique, il faut reconnaître qu’il est possible, du moins à très court terme, d’y trouver des points un peu moins négatifs. Non pas que je doute ou cherche à nier l’inéluctable, pointant à l’horizon, bien au contraire. Comme presque tout le monde, la chose m’inquiète au plus haut point.
Cependant, plutôt que de sombrer dans le découragement, je préfère faire contre mauvaise fortune bon cœur et chercher un aspect positif à cette nouvelle réalité bien décidée à s’imposer à nous. De là, m’est venu le titre de ce billet.
Oui, depuis quelques années, nos étés semblent durer plus longtemps. En fait, non, je les trouve surtout déconnectés du calendrier. D’une part, le printemps se retrouve rétréci par rapport à ce qu’on nous avait appris dans mon enfance. Le 21 mars ne signifie plus grand-chose, sauf pour les astronomes qui persistent toujours à le considérer comme l’un des deux équinoxes de l’année solaire. Bien sûr, ceux-ci tolèrent toujours un léger écart en plus ou moins à cette date, sans doute pour camoufler l’imprécision des calculs de leurs ancêtres, mais bon !
La réalité que l’on vit chaque année montre de plus en plus que le printemps se raccourcit. Il peine de plus en plus à se trouver une place entre l’hiver qui ne veut pas qu’on l’oublie et quelques semaines plus tard l’été qui piaffe d’impatience pour s’installer. À un point tel qu’on a l’impression qu’un soir on se couche en hiver et, le lendemain matin, nous voilà rendus en été. Résultat, le printemps se trouve refoulé d’une part et amputé de l’autre à un point tel que l’on peut se demander s’il existera encore dans cent ans (malheureusement, je doute de pouvoir vous donner la réponse à ce moment).
Un phénomène similaire, mais inversé, se produit également lors du second équinoxe. Ici, c’est l’été qui ne veut pas céder sa place et retarde l’automne tant qu’il peut. Combien de temps la troisième saison de l’année résistera-t-elle à cet assaut ? Je l’ignore ! Toutefois, à la différence de l’équinoxe du printemps, celui de l’automne ne me dérange guère. Je dirais même que je m’en accommode plutôt bien. Et c’est bien ainsi.
Le printemps est une saison que l’on désire pour qu’elle nous fasse oublier les froids de l’hiver. Le soleil qui impose sa clarté un peu plus chaque jour annonce aussi le retour de la chaleur. Quelques mois plus tard, l’automne nous attend avec son caractère pluvieux, venteux, son humidité à nous glacer les os et sa noirceur croissante. Bon gré, mal gré, on sait qu’il est messager de l’hiver et qu’on n’y échappera pas.
Pour les campeurs et les caravaniers, et je dirais même l’ensemble de la population, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. Mieux vaut la chaleur que le froid, la lumière que la noirceur !
Un été qui veut prendre plus de place à son début comme à sa fin me convient bien et suffit à me rendre les tristes conséquences du réchauffement de la planète un peu moins pénibles à supporter. Certes, le réchauffement continue malheureusement de progresser, mais l’été qui gagne du terrain agit sur moi comme un comprimé de Tylenol pour contrer une migraine. Certes, la cause du mal est toujours là, mais la médication engourdit le patient.
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