Un bilan provisoire électrisant

12 novembre 2023

Depuis que nous nous avons acquis un VUS au début de juin avec l’intention de le remorquer derrière notre Montecarlo, un VR de classe B, il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un ne s’informe de mes impressions sur ce youyou.

Presque jusqu’à la mi-août, il m’était impossible de répondre à ces demandes puisque ce Ford Escape ne disposait pas d’un plaque d’attelage permettant de le remorquer sur ses roues. Ce n’est que sur le retour d’un long voyage chez BlueOx, au Nebraska, que ce handicap fut enfin éliminé. Dès les premiers kilomètres, je fus en mesure de constater combien ce VUS se faisait docile derrière son tracteur. Cependant, une chose manquait encore pour que l’harmonie soit complète : un système de freinage auxiliaire.

Avant même d’être revenu au Québec, j’avais pris un rendez-vous chez CV-On, à Bernières pour faire installer un Youyou Brake, un système purement mécanique, sans électronique ni contrôle électrique – donc ne requérant aucun entretien ni ajustements avant chaque départ -. 

Solidement installé entre le V des tiges de remorquage BlueOx et l’orifice arrière de remorquage du Montecarlo, ne restait plus, avant départ, qu’à insérer dans un étrier prévu à cette fin, un filin d’acier. Relié par l’arrière à la pédale de frein de la voiture, besoin étant, celui-ci tirerait vers l’avant la pédale pour créer un freinage proportionnel à celui du tracteur, point barre. Difficile de trouver quelque chose de plus basique comme système ! Le cinq septembre donc, à midi, tout était en place pour prendre la route.

Certains se demanderont si l’ajout d’un système de freinage auxiliaire était obligatoire. Deux réponses à cette question. Au sens de la loi, une automobile n’est pas une remorque; elle échappe donc aux contraintes imposées aux caravanes et remorques dont la masse en charge dépasse 1 360 kg ou représente plus de 50 % de la masse du tracteur utilisé.

Par contre, contredisant la froide définition légale des termes utilisés, il est une autre réponse qui, elle, s’appuie sur le principe de la prudence au volant. L’installation d’un système auxiliaire contribue non seulement à accroître la sécurité du conducteur et ses passagers, mais aussi celle des autres usagés de la route. Il est notoire que la très grande majorité des accidents ne se produisent pas au moment où les freins sont actionnés, mais davantage juste avant l’immobilisation complète de l’équipage. 

La présence système de freinage auxiliaire permettra de raccourcir la distance totale requise pour un arrêt total. Les quelques mètres ainsi retranchés deviendront souvent la différence salutaire entre un accident et un simple incident stressant. Tant qu’un conducteur n’aura pas été confronté à cette réalité, il pourra difficilement prendre la pleine de son caractère essentiel. 

Une des questions les plus souvent mentionnées portaient sur la consommation d’un véhicule hybride enfichable. Je dois avouer qu’il est presqu’impossible de répondre de façon précise, puisque trop de variable sont en cause. La première et la plus importante repose sur l’utilisation faite de l’auto, particulièrement en ce qui a trait aux distances parcourues entre les recharges.

Sur un Escape, la batterie d’environ 15 kW permet au mieux de parcourir un peu plus de 60 km en mode électrique. Cela revient à dire que si mon trajet habituel se situe à l’intérieur de cette balise, je pourrais ne jamais avoir besoin d’essence entre les recharges. 

Mais la réalité est souvent toute autre. Dans mon cas, malgré ma meilleure volonté, il m’arrive très fréquemment de parcourir 300 à 500 Km sans refaire le plein d’énergie électrique. Il me faut donc compter sur le pétrole pour me rendre à destination. De plus, le système de gestion de la batterie de ce véhicule me semble nettement moins évolué que celui des véhicules entièrement électriques. Ainsi, j’ai noté que lorsque la température extérieure s’approche du point de congélation, la batterie réduit considérablement sa capacité de faire le plein d’énergie. Au lieu d’ajouter jusqu’à 62, 63 km d’autonomie électrique, ce nombre semble plafonner à 35 ou 37 km. Qu’en serait-il à -20, -30º C ? Je l’ignore et je me réjouis d’être rendu en Floride.

L’autre question qui suit fait référence à l’impact négatif sur la consommation du Montecarlo lorsque je remorque l’Escape. Pour en avoir une idée, lorsque je suis arrivé dans les Carolines, j’ai remis l’ordinateur de bord chargé de mesurer la consommation de carburant à zéro. Ces états, tout comme la Géorgie sont très plats et notre descente vers la Floride se faisait par beau temps sans aucun vent.

En atteignant la Géorgie, j’ai détachée l’Escape de son tracteur et demandé à Michelle de me suivre ainsi jusqu’à Port Orange, au sud de Daytona, FL. Évidemment avant de reprendre la route, j’ai remis une fois de plus l’ordinateur de bord à zéro et, tout au long du chemin, j’ai conservé une vitesse identique à la traversée des Carolines.

Pour le premier segment de l’expérience, en remorquage, j’ai obtenu une moyenne de 14,8 L/100. Le segment en mode solo fit descendre la consommation à 11,4 L/100. Pour ce trajet, l’Escape a donc augmenté ma consommation de 3,4 L/100, ce que je trouve fort satisfaisant puisque j’avais anticipé un ajout de 4.5 à 5 L/100.

Toutefois, je reconnais que cette performance doit être prise pour ce qu’elle est. Ainsi, lors de notre départ du Québec, alors que la température se situait à 2 ou 3º C et qu’un vent de face à 24 km/h avant bourrasques nous faisait obstacle, la moyenne de la première journée du trajet avait atteint un catastrophique 23.4 L/100. Heureusement, les jours suivants, le temps se réchauffant et le vent s’atténuant, la consommation avait graduellement baissée, malgré les nombreuses montées et descentes caractérisant la I-88 et la I-81.

Maintenant que nous sommes à Port Orange pour quelques semaines, je vais en profiter pour essayer d’obtenir des records de distances entre les plein de carburant pétrolier. Cela me sera d’autant plus facile qu’il m’est possible de brancher l’Escape directement au branchement électrique de mon emplacement de camping. Pour la première fois, j’aurai donc l’impression d’exploiter au maximum du potentiel électrique de cette voiture. On pourra s’en reparler d’ici la fin de l’hiver. 

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