Souffler le chaud et le froid

24 août 2024

Ça y est, un Columbo très futé a, à quelques détails près, cerné l’essence même du projet dans lequel Michelle et moi allons nous lancer sous peu avec grand enthousiasme. Je ne vais pas plus loin dans mes commentaires puisque, la dernière fois où j’avais abordé la question, je m’étais engagé à ne plus y revenir avant son annonce officielle.

Mais bon, maintenant que le chat est sorti du sac, il me semble opportun d’accorder un congé à vos méninges afin de prévenir leur surchauffe. J’ai donc mis de côté mon silence, forcé que je fus de réaligner le tir à cause de la perspicacité de l’un de vous, sans le nommer afin de conserver un peu de mystère.

Cette semaine, l’actualité s’est montrée fertile en information sur l’électrification des transports. Curieusement, les nouvelles diffusées annonçaient en même temps le chaud et le froid.

Je commence par le froid, qui comme souvent en matière d’électrification et à la différence de la météo, nous vient non pas du pôle Nord, mais du sud de la frontière canadienne. Déçue par l’accueil de la clientèle, Ford jetait à la poubelle environ 2,8 milliards en dollars canadiens jusqu’à maintenant investis dans la fabrication de véhicules électriques. 

Cette décision de reporter aux calendes grecques la production de VÉ se voulait une réponse directe à la timidité des acheteurs. Désormais, les efforts de la compagnie vont se concentrer sur la production de véhicules hybrides plutôt que seulement électriques. Les appréhensions et les craintes des consommateurs, accros aux vapeurs d’essence, étaient trop fortes pour que Ford prenne le risque d’affronter l’inévitable transition de plein front. 

Même si elle va à contresens des enjeux climatiques et de la réduction de la pollution, la stratégie de Ford tient quand même la route. Plutôt que d’imposer un sevrage par trop draconien aux consommateurs états-uniens, la compagnie a estimé plus logique et financièrement moins onéreux de procéder par étapes, d’opter pour une désintoxication progressive des acheteurs assortie d’un léger parfum de pétrole.

Au-delà de la simple conjoncture économique, cette esquive me semble également dictée par le climat de grande incertitude politique que représente l’élection présidentielle de l’automne. Peu importe le résultat de novembre, les deux partis en lice pourront donc trouver un peu de choux à grignoter dans la nouvelle orientation de Ford. Le repli partiel de la compagnie ne ferme donc pas à double tour les portes de l’un ou l’autre des partis adverses.

Voilà pour le froid. Passons au chaud qui, lui, nous vient du Québec. Cette semaine, Transport Canada nous apprenait que le Québec vient en tête en ce qui concerne l’achat de VZÉ (après les VÉ, nous voilà donc à l’ère des VZÉ (pour véhicules à zéro émission). Ainsi, plus du quart des VZÉ légers (de type automobile et VUS), représentant 28,3 % des parts de marché au Canada, ont été achetés par des Québécois au premier trimestre de 2024. Suit la Colombie-Britannique, avec 22,7 %.

Quant aux stations de recharge, le Québec en compte maintenant plus de 4 114, ce qui représente plus de 8 126 bornes de niveau 2 et 1 577 de niveau 3. L’Ontario et la Colombie-Britannique suivent avec respectivement 3 493 et 2 011 stations de recharge. À titre de comparaison avec le ravitaillement de type pétrolier, un rapport de la Régie de l'énergie du Québec dénombrait 2 779 station-services sur notre territoire au 31 décembre 2022.

L’avenir de l’électrification des transports s’annonce donc très positif chez nous, prouvant une fois de plus notre spécificité. Si vous vous demandez pourquoi j’ai abordé ce sujet ce matin, il faudrait peut-être y voir un indice faisant écho à la première phrase de ce billet.

 

      

Commentaires

Yannick

Moi je le sais! Moi je le sais c'est quoi! Mais ce fut comme une confession au "Curé" dans le confessionnal. Top Secret!

Jean-Claude

Heureusement tous ne pensent pas comme Ford. Nissan met fin à l’investissement dans les moteurs à combustion interne et privilégie l’électrique. L’entreprise mise sur l’électrique à 100 %. https://rpmweb.ca/actualites-et-chroniques/actualites/nouvelles/nissan-met-fin-a-linvestissement-dans-les-moteurs-a-combustion-interne-et-privilegie-lelectrique

Marcel

Sincèrement je ne suis pas prêt pour le véhicule entièrement électrique ici au Québec. J'ai des amis en Floride qui ont des Tesla et j'adore cela mais je dis bien en Floride. Température idéale, des points de recharges en quantités. Par contre le véhicule hybride c'est très intéressant. Bien hâte de savoir ce qui va se passait M. Laquerre, hiihihi! Bonne semaine...

Dumoulin

Ce qui freine l'achat d'un véhicule électrique, c'est assurément son coût exorbitant par rapport à un véhicule standard de même catégorie. Ce que nous économisons en consommation se retrouve dans le prix d'achat et son coût en assurance. Et que dire des véhicules électriques qui peuvent remorquer une caravane de dimensions plus que mini...

Estelle

J'essais à nouveau une prédiction. Dire que je vous envoyais en Australie. Bon, il est maintenant de plus en plus probable que vous allez demeurer sur notre continent ( sur le billet précédent, vous parliez de retourner aux États-Unis) avec des équipements entièrement électriques.

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