Billet du 30 juin 2024

30 juin 2024

Lorsque l’on roule sur les autoroutes qui entourent les grandes villes, on note souvent que plus la densité de la circulation augmente, moins les automobilistes ont de la difficulté à gérer leur stress. Aux heures de pointe, tant celles du matin que celles de la fin de l’après-midi, la situation ne fait qu’empirer. 

Le matin, certains employés craignant d’être en retard au bureau ou, plus tard, après avoir terminé leur journée de travail sont pris d’une crise d’égocentrisme et en arrivent à penser que leur agacement devant les bouchons les autorise à bafouer les conducteurs plus respectueux.

Il suffit, en début de matinée de conduire en direction des ponts de la métropole pour voir des conducteurs imprudents oublier toute notion de ce que signifie une ligne blanche continue, qu’elle soit simple ou double. Dépassements sur l’accotement à gauche ou à droite, ils s’arrogent tous les droits et tant pis pour les «losers» qui respectent les règles de la circulation routière, comme le dirait si bien un ancien président tout près d’ici.

Au volant d’une automobile, cette incivilité est plus agaçante qu’autre chose, mais lorsque l’on conduit un véhicule récréatif, peu importe sa longueur, il en va autrement puisqu’il est alors nécessaire de laisser une distance plus grande entre le VR et le véhicule qui nous précède. Malheureusement, le bozo égocentrique voit dans cet espace vacant une opportunité facile de l’occuper.

D’un coup sec du volant, il coupe le chemin au caravanier prudent, le privant ainsi de sa distance tampon. Celui-ci se voit alors contraint à freiner avec force pour ralentir son mastodonte. De son côté, inconscient des conséquences qui auraient pu se produire par sa faute, il continue, fier de son audace, à la recherche d’une autre opportunité pour recommencer au plus vite et gagner quelques places dans la file d’attente.

Cette réalité s’amplifie de plus en plus chaque jour. Pourtant, plusieurs de ces cowboys ne savent pas qu’ils s’exposent à des amendes salées auxquelles s’ajoutent trois points d’inaptitude qui auront un effet économique au renouvellement annuel du permis de conduire pour avoir traversé une ligne blanche continue. Bien sûr, à moins qu’ils ne retrouvent dans un accident, le risque de se faire prendre est minime puisque la densité de voitures aux 100 mètres rend très difficile la surveillance directe par les patrouilleurs de la police, davantage concentrés et préoccupés de la fluidité du débit de circulation.

Bien sûr, certaines mesures ont été mises en place pour rendre difficile une insertion illicite dans une voie différente. Ainsi, sur la Rive-Sud de Montréal, sur la A-20 qui chevauche la route 132 en direction est, peu après le pont Jacques-Cartier, une clôture de blocs de béton comme on en voie sur les travaux routiers chaque été, établit un corridor protégé pour ceux qui près du pont-tunnel Louis-H, Lafontaine, demeureront sur l’A-20 en direction de Québec. La même mesure a été appliquée entre la troisième et la quatrième voie pour qui veulent continuer à longer le fleuve plutôt que de se rendre à Montréal.

Aux États-Unis le phénomène des changements de voies lorsqu’une ou deux lignes continues l’interdisent, prend aussi de l’ampleur. L’an dernier, l’État du Colorado a décidé de s’attaquer au problème avec une grande efficacité. Plutôt que de pourchasser les automobilistes délinquants et ainsi risquer d’augmenter le nombre et la gravité des accidents, ils ont eu recours à un appareil électronique qui repère les mauvais conducteurs et leur expédie une amende par la poste. 

Nos voisins nomment ce comportement délinquant «Toll-Weaving» que l’on pourrait littéralement traduire par tissage des voies. Chez nous, nous employons depuis longtemps le verbe tricoter, que ce soit au hockey pour éviter plusieurs joueurs de l’équipe adverse ou encore pour se promener d’une voie à l’autre sur la route.

L’initiative menée par le Colorado a permis l’émission de plusieurs milliers de contraventions qui, en neuf mois seulement, ont totalisé plus de 40 millions. Dollars qui seront réinvestis dans l’entretien et l’amélioration du réseau routier. L’ampleur des sommes recueillies incite à penser que les amendes sont très salées, pourtant chaque infraction ne se traduit que par une contravention de 75 $. Cependant, un conducteur peut, sur un même trajet, commettre plusieurs infractions puisque chaque fois qu’elle franchit une ligne continue et chaque fois. Pour chaque infraction, la caisse fait grimper l’amende de 75 $ auxquels pourront s’ajouter des pénalités en cas de non-paiement. Depuis la mise en place de cette mesure, les infractions concernant le franchissement non autorisé des lignes continues ont baissé de 60 %. Une efficacité redoutable qui du même coup incite à modifier son comportement délinquant.

On peut imaginer que l’accroissement de cette surveillance a dû couter très cher à la fois en appareil et en heures de travail des patrouilleurs. Pourtant, il n’en est rien et les coffres de l’État engorgent des profits.

Le secret de cette réussite vient d’un appareil électronique automatique qui observe le flot des voitures sur la route et détecte ceux qui s’amusent à tricoter d’une façon illégale. Inventées par la compagnie Blissway le système repose sur l’utilisation de caméras électroniques qui, lorsque l’on roule sur les autoroutes qui entourent les grandes villes, on note souvent que plus la densité de la circulation augmente, moins les automobilistes ont de la difficulté à gérer leur stress. Aux heures de pointe, tant celles du matin que celles de la fin de l’après-midi, la situation ne fait qu’empirer. 

Voilà une réalité qui de plus en plus se vérifie chaque jour. Pourtant, plusieurs de ces cowboys ne savent pas qu’ils s’exposent à des amendes salées pour avoir traversé une ligne blanche continue. Bien sûr, à moins qu’ils ne retrouvent dans un accident, le risque de se faire prendre est minime puisque la densité de voitures au 100 mètres rend très difficile la surveillance directe par les patrouilleurs de la police, davantage préoccupés par la fluidité du débit de circulation.

Bien sûr, certaines mesures ont été mises en place pour rendre difficile une insertion illicite dans une voie différente. Ainsi, sur la Rive-Sud de Montréal, sur la A-20 qui chevauche alors la route 132 en direction est, peu après le pont Jacques-Cartier, une clôture de blocs de béton comme on en voie sur les travaux routiers chaque été, établit un corridor protégé pour ceux qui près du pont-tunnel Louis-H, Lafontaine, demeureront sur l’A-20 en direction de Québec. La même mesure a été appliquée entre la troisième et la quatrième voie, à l’intention de ceux qui souhaitent continuer à longer le fleuve plutôt que de se rendre à Montréal.

Aux États-Unis, le phénomène des changements de voies, même lorsqu’une ou deux lignes continues l’interdisent, prend également de l’ampleur. L’an dernier, l’État du Colorado a décidé de s’attaquer au problème avec une grande efficacité. Plutôt que de favoriser la poursuite des automobilistes délinquants et ainsi risquer d’augmenter le nombre des accidents, ils ont choisi d’avoir recours à un appareil électronique qui repère les mauvais conducteurs et leur expédie une amende par la poste. 

Inscrivez le mot Blissway dans votre navigateur et vous trouverez de courtes vidéos fort intéressantes détaillant comment le système fonctionne.  

Ces caméras peuvent être installées rapidement en 45 minutes en incluant la calibration de chacune. Sur les segments les plus problématiques, il est alors facile de multiplier leur présence. 

Elles peuvent aussi dépister les automobilistes qui roulent dans les voies réservées au transport regroupé alors qu’ils sont seuls à bord puisque leur précision leur permet de voir et de compter les personnes à bord. En cas de doute, elles peuvent, via une appli, communiquer avec le conducteur de la voiture via son téléphone cellulaire et demander à chaque occupant de la voiture de dire quelque chose.

On peut certes se demander qui répondra à la place d’un bébé qui dort sur son siège adapté à l’arrière. Aussi, considérant certains jugements de cour qui accordent le statut de personne à un fœtus dans le ventre de sa mère l’appareil permettra-t-il à la mère de parler au nom de son futur bébé ? Sans doute faudra-t-il attendre un autre jugement de la Cour Suprême pour connaître la réponse.

Mais, trêve de plaisanterie, du strict point de vue de la sécurité et de l’éducation des automobilistes au respect du Code de la route, il s’agit là d’une innovation majeure et facile à appliquer. Discipliner les automobilistes se traduira par une baisse sensible du nombre de collisions, des coûts liés à l’intervention des unités de premiers soins, mais aussi des soins médicaux devant être apportés aux blessés. Je passe sous silence les pertes économiques et la pollution supplémentaire générée ainsi que les retards causés par les embouteillages à la suite d’un accident. 

En temps que caravanier, je souscrirais allègrement à l’implantation d’une telle mesure au Québec tant pour le rehaussement de la sécurité que pour la fluidité de la circulation qui en résulterait, mais surtout pour la baisse du stress chez mes compatriotes caravaniers qui se font souvent dépasser en queue de poisson par des automobilistes insouciants et irrespectueux. 

 

Commentaires

Steve

C'est dommage et déplorable de devoir se rendre à ce type de "contrôle" et de constater qu'effectivement les incivilités au volant se multiplient. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où ayant laissé une bonne distance dans la circulation, une voiture venait s'insérer dans cet espace. Je ne compte non plus le nombre d'entrepreneur avec leurs grosses remorques qui croient conduire une smart. Il y a aussi malheureusement des caravaniers filant à bonnes vitesses avec des combinaisons disons douteuses. Bref, la recette pour nous, prendre notre temps, c'est ce que j'applique depuis maintenant 14 années et tout se passe bien.

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