Rentrer au pays ou non...
2 février 2025
Je l’avoue, j’écris ce billet de la Floride, un peu tiraillé par l’épée de Damoclès qui virevolte au-dessus de nos têtes au gré de la fantaisie de celui qui la brandit. Certes, je pourrais remballer mes pénates et revenir à la maison. Mais, comme en toute situation, une médaille comporte toujours deux faces distinctes qui ne peuvent cohabiter qu’en se tournant le dos.
D’un côté, conformément à mes convictions et un passé militantiste, un retour précipité semblerait la voie à suivre. Par contre, mon emplacement de camping étant réglé pour tout le mois signifierait que je perdrais au minimum plus de 1 200 $ CA. Certes, un cas de force majeure : un décès famiiial, une maladie grave ou je ne sais quoi, pourrait peut-être se traduire par un remboursement, du moins en partie.
Mais voilà, je doute fort qu’invoquer comme excuse une intolérance républicaine incontrôlable serait perçue comme un motif acceptable à leurs yeux. Je suis d’ailleurs certain que celle-ci ne figure pas au dictionnaire américain des maladies (dans le cas contraire, la page sera sans doute arrachée. À la limite, un motif de déportation serait plus plausible.
De toute façon la seule pensée qu’après avoir quitté le camping où je suis, le gestionnaire s’empresserait de le louer à un autre caravanier, ce qui plairait sans doute aux autorités qui y verraient une nouvelle façon d’accroitre leurs revenus à nos dépens.
Conséquemment, j’ai choisi de délaisser l’aspect politique de ce débat qui ne mène à rien de bon pour personne. Je vais donc m’en tenir à ce que je fais de mieux depuis depuis des années, la promotion du caravaning. Surtout, ne voyez pas en moi un pleutre qui cherche à cacher son manque de courage derrière de fausses raisons.
Les États-Unis ont fait un choix en novembre dernier et confirmé, en début de 2025, l’entrée en fonction du nouvel élu à compter du 20 janvier. Dans deux ans, plusieurs membres du gouvernement, sénateurs, représentants à la Chambre ou gouverneurs tenteront de renouveler leur mandat ou d’accéder à ces instances. Il est possible qu’entretemps, certains aient le temps de jeter un regard différent sur ce que devient ce pays, mais une chose est certaine, d’ici là, on n’a pas fini de naviguer dans le brouillard et les turbulences. En m’imposant un devoir de réserve, j’espère ne pas alimenter ni accentuer une polarisation occupant déjà trop de place dans ce dossier.
Actuellement, après bientôt deux mois aux États-Unis, je constate que tout est calme et, si ce n’était des médias qui s’emballent, on pourrait facilement ne pas se rendre compte qu’un changement important se met en place et fait trembler l’appareil gouvernemental. Connaissant le caractère impulsif et très réactif de plusieurs citoyens de ce pays, un pessimiste dirait que nous vivons le calme avant la tempête. Sans mettre des lunettes roses, je préfère me dire qu’il sera toujours temps de reviser mon attitude et de prendre les décisions qui s’imposeront.
Pour le moment, ce qui devrait le plus refroidir les caravaniers se résume à quatre points bien précis : la hausse du prix de l’hébergement en camping, le coût de l’épicerie, celui du carburant et de la couverture d’assurance en voyage. Certes, j’en conviens, chacun de ces éléments a des origines que l’on pourrait qualifier de politiques, mais il en a toujours été ainsi depuis que je voyage.
Ces critères devraient primer dans la décision qui revient chacun d’entre nous de continuer à voyager aux États-Unis ou de reporter ou même mettre fin à nos visites. Quant au débat politique et ses impacts, je continuerai de garder un œil attentif sur son évolution et m’ajusterai en conséquence. En ce qui me concerne, une chose est déjà arrêtée : dès notre retour au Québec, j’effacerai pour la période estivale le point cardinal de ma boussole qui pointe vers le sud et me concentrerai uniquement sur les axes est et ouest ainsi que les produits locaux qu’on y trouve.
Commentaires
Marcel
L'année dernière, nous avons roulé 17000km aux É.-U. comme pratiquement a chaque année, et ce, jusqu'en Arizona. Au début de l'automne, un doute s'est installé, au lieu de quitter en novembre, on avait remis cela au mois de février. Et là, malheureusement, il n'y aura pas de départ. Moralement, je ne peux pas me résoudre à aller chez nos voisins. Je vous avoue que ce n'est pas agréable, le bonheur de partir pour la chaleur est très fort pour les snowbirds, surtout en vieillissant, le temps passe vite. Le motorisé restera au Canada cette année, et peut être pour plusieurs années. Selon la situation, nous n'aurons d'autres choix que de trouver une autre destination pour 2025-26. Bon hiver a tous! :-)
René
Dès notre retour de l'Arizona le printemps dernier, nous avions décider de passer notre tour cet hiver. L'élection de ce dictateur (c'est ainsi qu'il se définit) nous a confortés dans notre choix. Tout en suivant de très (trop?) près l'actualité, nous nous activons à revoir nos choix d'achat et d'abonnements aux GAFAM. Jamais je n'aurais pensé en arriver là. Comme vous « j’effacerai pour la période estivale le point cardinal de ma boussole qui pointe vers le sud ». Bonne fin de séjour M. Laquerre!
JC
Oui la hausse du prix de l’hébergement, le coût de l’épicerie et des restos, celui du carburant et de la couverture d’assurance en voyage viennent empirer la situation sans oublier que le dollar can est descendu à 0.68 ce matin et les experts parlent à 0.65 d'ici la fin du mois. Avec Trump, je boycotterai les US pour au moins encore 4 ans. Je crois que c'est le bon temps d'échanger mes réserves de dollars US en CAN. C'était 0.83 il y a +-3 ans.
André
Bonjour à tous, ce sujet me tient à cœur, étant donné la période de froid qu’on vie présentement, il nous a été très facile de geler tous nos projets de visites et escapades sudistes pour cette année. Pour le futur on verra. Bonne journée à tous.
Pierre
Bonjour chez vous, Réorientation certaine de ma boussole de gypse et du choix de mes choix de consommation également. Je suis un poids plume qui s'additionne aux autres poids plume. Bon séjour
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