Quand le «beûrr de pinottes» ne suffit pas
29 juin 2025
L’automne dernier, Michelle et moi avons loué un appartement, dans l’objectif d’en faire notre lieu de résidence à notre retour d’avril dernier, ou du moins notre camp de base. Cette nouvelle orientation n’est pas notre première tentative, de sursoir à notre vie de nomade. En 2008, un premier épisode raté avait duré à peine quelques mois. Tel un marin qui, n’arrivant pas à oublier le grand large, peine à renouer avec la vie sur la terre ferme, notre vie connue des rechutes, malgré tout, plus agréables les unes que les autres.
En 2022, après trois tentatives et autant de condominiums pour réintégrer un mode plus conventionnel de vieillir, nous étions toujours incapables de nous débarrasser de cette pulsion de récidivistes invétérés. Une fois de plus, nous avions cassé maison et vendu meubles et accessoires pour reprendre la route. Je me souviens encore du moment précis où nous nous étions engagés dans ce nouvel épisode nomade et des sentiments de légèreté et de liberté qui nous habitaient au premier tour de moteur de notre autocaravane.
Pourtant, les semaines d’itinérance s’accumulant, une recherche d’un plus grand confort et de facilité commençait à s’immiscer dans notre esprit. Ainsi, confrontés à la nécessité de tout ramasser et ranger dans l’autocaravane pour lever le camp et aller acheter le moindre aliment, ou condiment manquant à la préparation du repas du soir devenait une corvée. La petitesse extrême d’un VR de classe B contribuait d’ailleurs à multiplier ces va-et-vient.
Pourtant, pendant des années, nous avions intégré et accepté ces imprévus à notre rythme de vie. Et voilà que, maintenant, ils nous apparaissaient de plus en plus lourds à supporter. Remplacer le mets planifié pour le souper par une tartine au « beûrr de pinottes » comme à l’époque du collège, pourquoi pas ? Ouais, mais, le lendemain matin, cela aurait été le pain qui aurait manqué pour le petit déjeuner. Bref, pour régler cet irritant, un youyou avait rallongé notre équipage.
Ce n’était pas le seul bémol à refroidir notre intérêt pour la vie nomade. Ainsi, après des mois d’errance hivernale, nous nous apercevions de plus en plus qu’au retour, l’émergence d’un certain besoin de stabilité se manifestait. Un phénomène qui nous avait conduits à opter pour un emplacement de camping saisonnier. Celui-ci nous servirait de camp de base, tout simplement, entre nos multiples petits voyages au pays. Ça, c’était l’intention, la réalité fut bien différente.
Sans doute saturés par l’abus d’une constante itinérance, au retour, un contrepoids nous faisait apprécier une sédentarité amenant à reporter toute nouvelle escapade. Pourtant, chaque matin, nous envisagions de lever le camp, mais, paresse aidant, nous reportions le départ de quelques jours, en trouvant toujours à justifier notre procrastination.
Ce printemps ne fit pas exception. Aménager notre nouvel appartement, le décorer, changer la couleur des murs, a grandement aidé à nous déculpabiliser face à notre résistance aux escapades. Est-ce à cause des années de plus en plus nombreuses qui ne cessent de s’ajouter au compteur et qui font courber le dos ? Je l’ignore. Peut-être, un peu tout de même !
Voilà qui m’amène à poser la question qui suit. Ressentez-vous un besoin de vous accorder un épisode de répit lorsque vous revenez au Québec au printemps ou après un long voyage estival ?
Commentaires
Michel
Paul, quand est-il de votre projet d’électrification de vos cavales avec roulotte?
Michel
Paul, quand est-il de votre projet d’électrification de vos cavales avec roulotte?
Michel
Dans notre cas nous avons opté pour être saisonnier 6 1/2 mois au Québec logé dans une fithwhell de 36’ avec tout le confort nécessaire (fourneaux, laveuse/secheuse, ect.) et gardons notre classe À pour notre exode hivernal et quelques voyages estivaux Nous sommes dans la deuxième année de ce mode de vie avec une base permanente. Le seul hic c’est l’environnement d’un camping saisonnier avec quelques désagréments (chiens qui jappent, party un peu trop bruyant, ect.) Un camp de base dans un camping nous permet de vivres dans un environnement de plein air. Pas de loyer, pas de frais de condo, pas de frais d’entretien, permets de déménager facilement en cas de nécessité. Juste des dépenses d’électricité et de location saisonnière.
Michel
Dans notre cas nous avons opté pour être saisonnier 6 1/2 mois au Québec logé dans une fithwhell de 36’ avec tout le confort nécessaire (fourneaux, laveuse/secheuse, ect.) et gardons notre classe À pour notre exode hivernal et quelques voyages estivaux Nous sommes dans la deuxième année de ce mode de vie avec une base permanente. Le seul hic c’est l’environnement d’un camping saisonnier avec quelques désagréments (chiens qui jappent, party un peu trop bruyant, ect.) Un camp de base dans un camping nous permet de vivres dans un environnement de plein air. Pas de loyer, pas de frais de condo, pas de frais d’entretien, permets de déménager facilement en cas de nécessité. Juste des dépenses d’électricité et de location saisonnière.
Estelle
Ah oui!, j'ai crue voir sur Facebook que vous avez à nouveau additionné une année de plus. Alors je vous souhaite Bonne Fête et plusieurs autres belles années de voyage et d'agrément.
Estelle
Personnellement, je ne me départirai pas de notre maison. J'ai toujours hâte de partir pour de longs voyages. Mais je suis aussi toujours heureuse de retrouver la maison au retour, de ressentir le chez-moi. Non seulement de retrouver la maison, mais aussi nos voisins et amis depuis des décennies sans oublier notre médecin de famille. Souvent au retour et même avant notre retour, je recommence à planifier le prochain gros départ tout en ne me privant pas de petites escapades de quelques jours à quelques semaines. Nous avons la chance d'avoir un couple de confiance qui s'occupe de notre maison, de la cour et de notre courrier. Je suis une insécure, alors, j'ai besoin d'un port d'attache.
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