Prudence avec les GPS

22 décembre 2024

L’achat de mon premier GPS remonte à 2001, un cobra Nav 3 000 qui, aujourd’hui, pourrait facilement être qualifié de dinosaure. Piètre qualité de l’écran, processeur d’une lennnnteuuur qui impatienterait un escargot. À titre d’exemple, alors que j’étais à San Diego, CA, j’avais entré l’adresse du mon restaurant préféré à Victoriaville, Le Luxor. Le paresseux avait mis plus de 37 minutes pour élaborer la route à suivre.

Bien sûr, les choses ont  beaucoup changé depuis. L’algorithme des processeurs permet maintenant des calculs tellement rapides que les plus récents modèles ne disent même plus le mot « recalcul », car la correction d’une erreur du conducteur prend moins de temps que prononcer ces trois syllabes. Un des effets positifs de cette vitesse impressionnante fait en sorte que des conducteurs ne réalisent même pas qu’ils ont fait une erreur de parcours. Je crois même que plusieurs en viennent même à se considérer meilleurs qu’ils ne le sont réellement.

Cependant, malgré tous les développements technologiques dont ont profité les GPS récents, ceux-ci conservent toujours plusieurs défauts. Je ne fais pas ici allusion à certains mots écorchés par un traducteur linguistique intégré qui n’a aucune idée de ce qu’il annonce ou encore à son incapacité d’interpréter correctement les différentes législations étatiques concernant le transport du propane.

Moi, qui ai donné de nombreuses conférences sur les caractéristiques des différents modèles de GPS et répondu à encore plus de questions, j’ai découvert à la dure, ces derniers jours,  une autre lacune de ces appareils lors ma descente vers la chaleur. Pourtant, j’avais maintes et maintes fois précisé à mes lecteurs et auditeurs que ces appareils établissaient un tracé d’itinéraire de deux façons. 

Dans les deux cas, la première opération du GPS consistait à interpréter, par triangulation, la position où la voiture se trouvait. Cette précision était possible grâce à la réception de signaux provenant d’au moins trois satellites géostationnaires, en orbite au-dessus du parallèle 0, qui passe à l’équateur. Par la suite, il pouvait tracer une route selon les coordonnées géographiques (heures, minutes, secondes) qu’il mettait en relation avec une carte routière. Une technique toujours présente, mais de moins en moins utilisé par les automobilistes.

La seconde, beaucoup plus populaire, débutait elle aussi par une triangulation, mais différait en ce qu’il suffisait d’inscrire ou de dicter une adresse ou même un point d’intérêt (commerce, établissements, des services comme la restauration, des postes d’essence, des épiceries…). Dans sa base de données, le GPS avait aussi en mémoire tous les rues et numéros d’immeuble du continent sur lequel on l’utilisait. Le reste du processus reposait sur l’efficience et la vitesse du cerveau électronique de l’appareil.

Mais, voilà où j’ai péché, et par deux fois je l’avoue. Même en étant parfaitement au courant de la logique de ces appareils, j’avais négligé que celle-ci peut aussi créer des ambiguïtés. La première fois se produisit en Ontario sur la route 401. Désireux de trouver une borne de recharge pour ma voiture à proximité, je demandai à Siri, la voix qui gère Plans sur mon iPhone, de lister les bornes se trouvant aux alentours. Siri prenant trop de temps à réfléchir, j’adressai aussi ma question à l’appli conçue pour faire ce travail par le fabricant de l’auto.

Elle en trouve une me convenant, à une trentaine de kilomètres devant. L’appli me spécifie même l’adresse exacte où se trouve la station de recharge, le nombre de bornes présentes, leur puissance tout indiquant même les inoccupées. Préférant une meilleure qualité d’affichage, je transcris l’adresse à Plans, qui, docilement, l’intègre à mon trajet comme arrêt désiré.

Quelques minutes plus tard, surgit sur ma droite une halte ON Route où se trouve un nombre identique de bornes à haute vitesse. Trop tard, je venais de dépasser la bretelle d’accès qui s’y rendait. Bof, je vais aller là ou le GPS me conduit, me dis-je !

Dix kilomètres plus loin, l’appareil me fait quitter l’autoroute 401 et me demande d’effectuer un nouveau virage à droite pour m’engager sur une petite route de campagne. Hésitant, mais surtout curieux, j’obéis. Après avoir roulé de 12 à 15 kilomètres, le GPS demande de tourner à droite pour arriver à destination. Un petit stationnement en terre battue qui se termine par une barrière cadenassée. Je lève les yeux pour m’apercevoir que les bornes désormais inaccessibles sont celles de la halte ON Route que je venais de dépasser. Et là, je me réveille. 

Sur une autoroute comme la 401, il n’y a aucune habitation directement. Toutefois, l’arrière de la halte jouxtant un chemin permet à celle-ci de disposer d’une adresse officielle, celle où m’avait conduit le GPS. J’en fus quitte pour rouler encore vers l’est afin d’accéder à l’autoroute et revenir à la halte routière, une boucle qui a rallongé notre trajet de près de 60 km. Quelques jours plus tard, à Elkhart, IN, dans un environnement moins familier, je refis la même erreur sur la I-90.

Cela m’a définitivement convaincu que l’intelligence et la logique humaines doivent toujours demeurer aux aguets face à l’intelligence artificielle et vérifier à deux fois avant de dire oui. Depuis, chaque fois que j’ai le moindre doute sur l’endroit où le GPS veut me conduire, je vérifie avec un logiciel ou une appli me permettant d’avoir une vision du haut des airs des lieux et ainsi clairement discerner si l’endroit répond à mes attentes et besoins.

Une machine aussi sophistiquée soit elle, calcule vite et bien, mais réfléchir appartient encore spécifiquement à l’humain. 

 

 

 

 

Commentaires

Michel

Louis, j’utilise aussi CoPilot depuis 16 ans avec un iPad muni d’une puce GPS et un support approprié et effectivement les cartes sont résidentes sur le iPad ce qui permet d’éviter les erreurs de programmation via des GPS actifs (cellulaires). CoPilot met à jour régulièrement leurs cartes.

Michel

Louis, j’utilise aussi CoPilot depuis 16 ans avec un iPad muni d’une puce GPS et un support approprié et effectivement les cartes sont résidentes sur le iPad ce qui permet d’éviter les erreurs de programmation via des GPS actifs (cellulaires). CoPilot met à jour régulièrement leurs cartes.

Louis

J’utilise CoPilot sur mon IPad avec un petit GPS que je place sur le tableau de bord et qui communique avec mon IPad. Il s’agit d’une carte routière, donc je peux mieux évaluer le trajet proposé. J’ai acheté un support pour le IPad fixé au tableau de bord de mon camion. Pour les petits trajets j’utilise Google map sur mon cellulaire.

Dumoulin

Bonne habitude à prendre de vérifier l'image finale de la carte du GPS afin de bien voir où si on arrive du bon côté. Pour le double calcul, cela nous est également arrivé cet été, Google Map nous indiquait un camping à un endroit désert et mon GPS ne trouvait aucune adresse à cet endroit, et l'inverse aussi est fréquent. Comme quoi j'en revient à regarder l'image finale de haut avant de confirmer le tout. En passant, j'ai conservé l'habitude de lire les panneaux de circulation et des fois je ne suis pas en accord avec les directives du GPS et cela m'a sauvé à quelques reprises.

Estelle

Je me suis déjà fait jouer des petits tours à quelques occasions dont une fois à Boone en Caroline du Nord. Je me suis retrouvée en plein bois sans possibilité de reculer ou retourner avec un classe A et un youyou car le GPS m'a donné un raccourci dans un sentier. Le résultat fut de belles égratignures sur la peinture du VR. Maintenant après avoir inscrit les coordonnées, je fais apparaître la carte du trajet. Je l'examine attentivement et surtout mon point de destination. On ne se passerait plus d'un GPS mais on doit rester vigilant et je garde toujours sous la main une carte routière lorsque je suis dans les États.

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