Billet

Alors que plusieurs caravaniers s’apprêtent, si ce n’est pas déjà fait, à quitter le Québec pour entreprendre leur migration vers des températures plus clémentes et ainsi échapper aux rigueurs de l’hiver, il me semble important de rappeler certaines règles de sécurité à propos du gaz propane qui, depuis des décennies, fait partie des essentiels de la plupart des véhicules récréatifs.

À plusieurs reprises, ces derniers temps, de nombreux médias ont rapporté des incendies, voire même des explosions de VR résultant d’une fuite de gaz propane. Puisque les voyages hivernaux amènent un recours particulièrement élevé à ce combustible, qu’il s’agisse de la préparation des repas durant le voyage ou pour le chauffage nécessaire au confort des personnes à bord, rappeler la prudence devient donc particulièrement significatif.

J’ai en mémoire trois incidents qui justifient mes propos. L’un d’entre eux, en août dernier, avait impliqué un caravanier de Belœil en voyage dans le nord de l’Ontario. Semble-t-il qu’un feu de cuisson mal fermé ou la fuite d’une canalisation aurait été la cause de l’explosion.

Une simple étincelle aurait littéralement fait éclater le VR, dispersant les murs et la toiture sur le sol environnant. Mince consolation, la force de l’explosion n’aurait pas déclenché un incendie, qui aurait pu se répandre à d’autres véhicules environnants.

Il y a quelques jours, un couple de nomades qui avaient passé la nuit dans une halte routière en bordure d’une autoroute de la Pennsylvanie a également vécu un incident mettant en cause le gaz propane. Une malencontreuse fuite de gaz conjuguée à une cigarette du matin allumée a suffi à détruire complètement leur VR et nécessité l’hospitalisation de la femme pour des blessures sévères et de multiples brûlures au visage et au corps. 

Son mari qui était au lit, à ses côtés, s’en est mieux tiré puisque les couvertures sous lesquelles il était l’ont protégé du souffle dévastateur. Quant au VR et le youyou ils ont été une perte totale. Pour une fois, la piètre qualité de fabrication des véhicules récréatifs a eu un effet positif, puisque les murs peu résistants sont partis dans toutes les directions dissipant très rapidement l’impact de l’explosion. Ici encore, aucun incendie n’a suivi.

Oui, le propane est un gaz volatil et dangereux. Une simple étincelle dans un espace confiné où une fuite de gaz existe peut mener de vie à trépas sans même que les personnes à l’intérieur s’en rendent compte. Il faut donc toujours faire preuve d’une grande prudence.

Un des problèmes avec le gaz propane est qu’il est plus lourd que l’air. En cas de fuite, il commence donc à se répandre au niveau du sol. Si l’on est debout ou assis sur une chaise, dans un fauteuil ou allongé sur un lit surélevé, il peut s’écouler un certain temps avant que l’on perçoive l’odeur nauséabonde du méthanéthiol, communément appelé mercaptan, ajouté au propane. 

Voilà qui explique pourquoi, contrairement au mécanisme de détection d’incendie, le détecteur de propane est très souvent situé tout près du plancher. 

Loin de moi l’idée de tenir ici des propos alarmistes, les catastrophes reliées au gaz propane dans les véhicules récréatifs sont plutôt rares. Toutefois, leur aspect spectaculaire leur vaut habituellement une couverture médiatique qui laisse souvent croire le contraire. 

Une vérification de la bonne marche du détecteur de propane devrait toujours faire partie de la routine d’avant départ des caravaniers. Pour le reste, il faut se fier à son nez.

Sur ce, bonne route et soyez prudent.