Méchant garnement

17 décembre 2023

J’ai régulièrement fait l’éloge de la douceur du climat des moins de novembre et de décembre, en Floride. Contrairement au Québec, cette période de l’année s’avère particulièrement confortable dans ce coin d’Amérique du Nord, qualifié à juste titre de Sunshine State. 

Pour ajouter au plaisir, la majorité des touristes hivernaux, communément appelés « snowbirds », n’ont pas encore complété leur migration. Les campings ne débordent donc pas encore et la circulation prend ses aises. Bref, avant que la haute saison et la frénésie hivernale ne s’installent, novembre et décembre représentent presque toujours une pause très agréable.

Or, cette année, le phénomène climatique El Niño profite de la hausse de température de l’eau de certains océans pour accentuer son caractère de gamin turbulent. Tout comme le climat politique et social actuels, voilà maintenant que la météo donne dans les turbulences.

Non, je ne parle pas d’ouragans, ces phénomènes imposants et catastrophiques qui, régulièrement, viennent remodeler la géographie des plages et ravager des quartiers entiers des villes limitrophes. Contrairement à sa sœur, La Niña, le turbulent gamin vient simplement perturber la tranquillité à laquelle les résidents sont habitués et que les visiteurs recherchent. Bref, son plaisir consiste à jouer au trouble-fête en accentuant l’inconfort.

Depuis les six semaines où nous sommes arrivés en Floride, plus particulièrement au centre, dans l’axe nord-sud, la météo se montre plutôt inhospitalière, oscillant entre précipitation, température frileuse et facteur humidex plus élevés qu’à la normale.

Ainsi, en cette fin d’après-midi, ce samedi, il pleut abondamment. D’ici le moment où vous lirez ces lignes, de 700 à 750 mm de pluie devrait avoir arrosé le sol. N’ayez crainte, ce système dépressionnaire ne vous épargnera pas. Dans les deux prochains jours, il va continuer à s’amplifier et parcourir plus de 2 000 km pour vous rendre visite lundi.

Plus de 700 à 750 millimètres de pluie en moins de 24 heures, cela fait beaucoup d’eau d’un coup, surtout en Floride. Dans cet état tellement plat, autant d’eau sature rapidement le sol et met du temps à s’évaporer ou à retourner vers la mer. Il n’est donc pas rare que des rues ou des sections de terrains de camping baignent dans 30 à 50 cm d’eau au point d’y voir des caravaniers circuler en kayak entre les caravanes. 

Non, ce n’est certes pas le plus bel automne floridien que Michelle et moi ayons vécu. Ce désagrément ne suffira pas à nous décourager au point de quitter la Floride. Comme rien ne garantit que les choses seraient différentes ailleurs, nous allons simplement serrer les dents en espérant que le gamin météorologique se fatigue rapidement et se fasse oublier. Alors seulement, la Floride pourra à nouveau revendiquer et mériter son titre de Sunshine State.

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