Histoire de youyou, chapitre 2

25 juin 2023

Comme je le mentionnais la semaine dernière, trouver un véhicule moteur pouvant être remorqué sur ses roues par une autocaravane devient de plus en plus difficile. Pour bien comprendre pourquoi, disons simplement qu’en 2017, le catalogue Blue Ox comprenait 113 modèles de voitures pouvant être remorquées à plat. En 2023, ce nombre a diminué de plus de la moitié, à 52.

Si je ne conserve que les véhicules de moins de 2 000 kg et élimine ceux à traction intégrale ou à boite manuelle, la liste descend à quatre marques. Deux Ford, la mini-camionnette Maverick et l’Escape, un petit VUS, tous les deux se décliner en mode traction avec motorisation hybride. Les deux autres, Equinox proposé par Chevrolet et Encore par Buick, me semblaient souffrir d’un plus petit gabarit, d’un empattement un peu court, mais surtout, d’une puissance laissant à désirer.

Me voilà donc à la recherche d’un de ces Ford. Aucun concessionnaire ne semblait en avoir en stock et tous se plaignaient de ne pouvoir en obtenir avant des lustres. Pourtant, l’explication sautait aux yeux. 

Depuis quelques années, des normes environnementales plus serrées forcent les fabricants automobiles à réduire la consommation moyenne de leur cheptel. Conséquemment, aujourd’hui, tous incluent dans leur catalogue des modèles beaucoup moins gourmands en énergie. 

Pour y arriver, chacun propose quelques véhicules plus frugaux, souvent grâce au recours à une motorisation hybride. Ajouter quelques modèles du genre réduit donc, sur papier du moins, la consommation moyenne de l’ensemble des véhicules produits, ce qui permet à la compagnie de satisfaire à l’exigence gouvernementale. Les grands fabricants peuvent donc continuer à fabriquer de gros véhicules consommant beaucoup puisqu’au total, les moins gourmands font baisser la moyenne.

Évidemment, construire de gros véhicules amène une marge de profit beaucoup plus intéressante que de s’en tenir à des voitures plus petites et moins gourmandes. Aussi, les Ford, Ram, GMC et Chevrolet de ce monde ont la voie libre puisque la norme gouvernementale ne concerne que la moyenne de consommation globale des véhicules figurant aux catalogues. Il en irait autrement si la réduction exigée par le gouvernement était calculée sur les véhicules vendus, mais il n’en est rien.

Les constructeurs n’ont vraiment pas d’intérêt à augmenter la production de véhicules peu énergivores et à petits profits, quand ils peuvent empocher des millions grâce aux gros. Ainsi dupé, le gouvernement dort peut malgré tout continuer à se vanté d’avoir forcé les constructeurs automobiles à réduire la pollution. Pendant ce temps, le consommateur peine à dénicher un de ces véhicules efficaces, annoncés certes, mais fabriqués au compte-goutte. De leur côté, les concessionnaires jouent à la déception, trouvant malgré tout matière à se consoler dans les profits beaucoup plus substantiels générés par la vente de gros véhicules. 

Cette rareté extrême m’a donc conduit à me détourner du Maverick, mon premier choix, pour lui préférer l’Escape pourvu qu’elle soit à traction et hybride, branchable ou non. Évidemment, seul le modèle branchable donnait droit à l’aide gouvernementale pour véhicules électriques, une économie totale non négligeable de 7 500 dollars. Encore fallait-il en trouver une !

Après de multiples tentatives, un vendeur de la concession Ford Lincoln de Trois-Rivières m’appelle pour m’informer qu’une de ces rares Escape vient tout juste d’être refusée par un client qui, s’étant récemment acheté une maison, avait trouvé plus sage de reporter son achat. Le vendeur m’informe que quatre autres personnes ont manifesté de l’intérêt. Heureusement, aucun d’entre eux n’a versé de dépôt en guise de réservation. Sur-le-champ, je lui propose les 500 $ requis pour sécuriser ma réservation, montant que je lui envoie par versement électronique, sans même avoir vu la voiture ni consulté Michelle, partie déjeuner au resto avec une de nos filles. Une fois l’urgence réglée, il sera toujours temps de lui annoncer la nouvelle.

Ayant trouvé la voiture convoitée, je me réjouissais à la pensée de voir cette saga terminée. Le 31 mai, les papiers signés, la voiture payée, nous prenions la route pour revenir vers le camping qui nous sert de camp de base, moi au volant de l’autocaravane et Michelle suivant derrière dans l’Escape. Mais… 

Comme dans toute histoire arrivent des rebondissements imprévus, notre aventure n’a pas fait exception. J’aurai l’occasion d’y revenir, d’ici quelques semaines, ce qui me laissera peut-être le temps de trouver comment les résoudre. Pour le moment, deux dimanches de suite sur un même sujet me semblent suffisants.

Allez, on s’en reparle sous peu !

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