Encore les mastodontes

Ça y est, pour plusieurs, les vacances estivales annuelles ont pris le contrôle du paysage québécois. Pour une première fois en plus de quinze ans, j’ai souhaité en faire partie et me suis accordé un répit de 24 heures. Ce matin, les remords m’ont assailli : « Qu’est-ce qui me prend, moi, qui ai habitué mes lecteurs à un billet hebdomadaire qui répondait présent à chaque semaine ? ». Heureusement, j’avais en poche un sujet touchant de près les vacances, surtout celles hors Québec. Je répare donc ce matin ma bourde paresseuse.

Récemment, les résidents ontariens ont appris que les conducteurs d’autocaravanes dotées de freins à air devaient posséder un certificat d’homologation nommé Air Brake (Z) Endorsement avant de prendre la route avec leur mastodonte. Qui plus est, les Ontariens, dont le véhicule récréatif excédait 11 000 kg, devaient également détenir un permis de conduire de classe D.

Inquiet, un Québécois qui souhaitait se rendre chez nos voisins à l’ouest m’adressa un courriel me demandant si ces nouvelles mesures pouvaient avoir un impact négatif sur le voyage qu’il planifiait. La réponse fut facile et dissipa toutes ses appréhensions. Non, aucun effet ! Seuls les résidents de l’Ontario dont le permis de conduire avait été délivré par les autorités gouvernementales de cette province étaient concernés par ces deux mesures.

Je vous rappelle qu’il existe un accord de réciprocité entre les états au sud du Canada, les provinces et territoires canadiens voulant que les permis de conduire homologués par chacune de ces entités gouvernementales suffisent pour se promener de l’un à l’autre. Évidemment, cet accord permet d’assurer une meilleure fluidité dans les voyages interétats, mais il diminue d’autant l’impact négatif qu’une mesure différente aurait sur le travail et la formation des forces de l’ordre chargées de l’appliquer. Imaginez un instant ce que représenterait la somme des connaissances que nécessiterait la maîtrise de toutes les nuances ou subtilités d’une soixantaine de permis de conduire différents.

Toutefois, je tiens à vous rappeler que la validité de votre permis de conduire québécois ne veut pas dire pour autant que vous exportez également, partout sur le continent, les règles et obligations prévues dans notre Code de la sécurité routière. Chaque fois que vous franchissez la frontière d’une province, territoire ou état autre que le Québec, vous êtes tenus de vous soumettre aux règles de la circulation de chacun, en matière de vitesse ou de quoi que ce soit d’autre.

Allez, bonne route et bonnes vacances. Vous ne vous débarrasserez pas de moi aussi facilement que vous l’aviez cru hier, puisque je serai de retour au poste, dimanche prochain.