Derrière le rideau
26 janvier 2025
Note : Sans nul doute préoccupés par la place qu’occupent dans les médias québécois, l’information, les opinions les analyses et commentaires concernant une présumée panique qui assaille nos compatriotes habitués de la Floride, certains lecteurs m’ont fait part de leur étonnement que je n’aie pas abordé ce sujet brûlant de l’actualité.
La raison en est fort simple, j’attends qu’il refroidisse un peu. J’ai donc choisi d’ignorer les hauts cris et l’agitation sensationnaliste pour laisser la poussière retomber un peu, histoire de m’accorder un instant de recul et de calme sur la question et tenter d’y voir plus clair.
Étant moi-même directement concerné par le sujet, n’ayez crainte, j’aurai l’occasion d’y revenir dans un prochain billet. Entre-temps, histoire de détendre l’atmosphère et de ne pas souffler davantage sur le feu, je vous propose aujourd’hui quelque chose d’un peu plus léger à propos du Salon du VR de Tampa.
Toutefois, au risque d’ajouter à votre déception, mes propos d’aujourd’hui ne porteront pas, une fois de plus, sur la situation qui prévaut dans l’industrie de la fabrication des véhicules récréatifs. Je réserve cet aspect pour un article que je suis à écrire et qui paraîtra dans le numéro de mars-avril de Camping Caravaning. Conséquemment, les prochaines lignes s’attarderont davantage sur la personnalité de l’événement, son ampleur et la logistique qui le sous-tend.
Je l’ai souvent écrit, chaque année, Tampa héberge le plus important salon printanier de VR d’Amérique du Nord. Celui-ci profite du fait que la Floride affiche le plus haut de croissance en matière de population aux États-Unis. Cet essor n’est pas attribuablle à taux de naissance exceptionnel, mais plutôt causé par le nombre de retraités qui viennent s’y installer pour en devenir résident ou simplement pour fuir les rigueurs de l’hiver (bien que sur ce dernier point, cette mouvance ait « frappé » un nœud solide cette année).
Or, l’évocation des voyageurs et des retraités réfère habituellement à des gens disposant de beaucoup de temps à meubler et souvent des revenus un peu plus confortables que la majorité des mortels de la Floride, à tout le moins. Du temps et de l’argent : la clientèle idéale pour assurer le succès d’un salon de VR.
Un autre salon majeur du genre, celui de Hershey, se tient en début de septembre. Lui aussi mise beaucoup sur le même segment de consommateurs. Toutefois la densité de population au km2 de la bucolique Pennsylvanie ne fait pas le poids contre celle de la Floride. Il doit donc ramer plus fort, d’autant plus que plusieurs des visiteurs qui s’y rendent, passeront aussi l’hiver au soleil de l’état aux multiples orangeraies. (J’avais terminé cette phrase par le mot orange, mais je ne voulais pas que certains d’entre vous voient dans ce mot une quelconque allusion à un certain président habitant en Floride). Il n’est pas rare que des caravaniers, à la recherche d’un nouveau VR, aillent visiter les nouveaux modèles présentés en primeur à Hershey, puis s’accordent une réflexion de quelques mois et signer un contrat d’achat à Tampa.
Le salon de Tampa arbore une personnalité plutôt orientée sur la fête et des animations. Tout au long de la journée, des musiciens tentent d’intéresser la foule, clowns, mascottes, équilibriste, échassiers et même des robots parlant téléguidés parcourent les lieues, engageant la conversation avec les visiteurs et multiplient les saluts pour distraire et amuser la foule.
À vue de nez, le prix du mètre carré doit coûter beaucoup plus cher à Tampa qu’à Hershey. J’en veux pour preuve le soin qui est apporté au stationnement des véhicules récréatifs, où très souvent environ un centimètre seulement sépare le devant d’un VR de l’arrière de son voisin, comme en témoigne les deux photos ci-dessous. Même chose pour les allées de circulation, beaucoup plus étroites en Floride qu’à Hershey, ce qui accroît l’impression d’une fréquentation encore plus nombreuse.
Il est une chose qui toutefois m’impressionne énormément, la qualité de l’infrastructure électrique mise en place pour les quelques jours que dure l’événement. Ici, le soleil plombe fort et dans les véhicules récréatifs, les climatiseurs tournent sans répis. Il est donc important de pouvoir compter sur un réseau électrique performant. En circulant dans les allées, j’ai été à même d’observer les kilomètres de fils de gros calibre habilement dissimulés derrière les véhicules.
Cela m’a rappelé les rassemblent organisés par la FQCC parce que ceux-ci n’ont aucune mesure permettant de supporter une comparaison avec un salon d’une telle envergure. Il est facile de mettre en place des infrastructures de cette qualité lorsque l’on travaille pour dans un domaine qui génère des dizaines et probablement plus de millions de profit annuels.
À l’opposé, les budgets dont dispose la FQCC pour ses rassemblements apparaissent faméliques et expliquent combien les participants caravaniers doivent gérer avec parcimonie le courant électrique n’offrant que 15 ampères pour ne pas faire sauter les plombs à tout moment. Juste pour pour faire rêver et saliver d’envie tous les bénévoles qui, par leur engagement et leur débrouillardise, contribuent malgré tout avec peu de moyens à faire un succès de nos grands rassemblements, je termine ce billet par un dernier cliché illustrant l’infrastructure de grande puissance mise en place au salon de Tampa.
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