Dans la Nouvelle-Écosse acadienne

8 août 2024

Image Camping Caravaning Une formation géologique impressionnante

Depuis 3 jours que nous tentons de nous rendre au site historique d'Annapolis Royal, nous n'arrivons simplement pas à y arriver. Il y a toujours quelque chose d’heureux qui nous intercepte. Qui nous accroche. Qui nous retient et qui ralentit notre progression.

Aujourd'hui, nous nous sommes engagés dans la partie la plus acadienne de la côte néoécossaise. Sur la route Évangéline où la majorité des maisons arborent l’étoile, Stella Maris, et les couleurs du drapeau acadien. Nombre de commerces affichent en français, mais le français ne s'entend pas beaucoup dans l'espace public. Au fil de la route, nous croisons plusieurs superbes églises de bois, dont celle de St-Alphonse et, surtout, celle de Sainte-Anne, la plus grande église de bois du continent, malheureusement à l'abandon. Elle est voisine de la petite université francophone Sainte-Anne, dans la municipalité de Clare, dont la survie est la démonstration la plus forte de la résilience des Acadiens d'ici.

Au bout d'un cul-de-sac, le hameau de pêcheurs de Sainte-Marie, son phare et la formation géologique impressionnante qui coiffent le point le plus à l'ouest de la province ont de quoi éblouir. Joanne n'a pu s'empêcher de s'avancer sur la crête étroite et vertigineuse qui s'élance dans la baie Sainte-Marie, une extension de la baie de Fundy. 

À midi, passage attendu chez BMC Seafood, à Meteghan. Une entreprise acadienne membre Terego où nous aurions pu camper près de l'immense plage. Nous nous sommes contentés de remplir le frigo de fruits de mer et de bouffer sur place notre meilleur lobster roll à vie. Presque un homard entier en gros morceaux dans un pain hotdog, avec juste de la mayo. Le tout dévoré devant une plage gigantesque, surtout à marée basse.

Image Camping Caravaning BMC Food, à Metaghan, une poissonnerie acadienne, membre Terego.
Image Camping Caravaning Phare-de-Cap-Sainte-Marie
Image Camping Caravaning Camper sur les galets.
Image Camping Caravaning Des moments inoubliables à L'Anse-des-Béliveaux

Divins !

Puis nous nous sommes dirigés vers Béliveau Cove, près du site historique de Pointe-à-Major, pour voir le site d'établissement des Béliveau qui fuyaient le Grand Dérangement en 1756. Sur place, nous avons trouvé une plage à l'infini, bordée de hautes murailles de galets qui nous a rappelé Anticosti. Au milieu de cette forteresse de cailloux gris, un large bassin isolé sied à merveille à notre VR qui nous a demandé d'y demeurer pour la nuit. Autre pause imprévue dans un lieu paradisiaque sur la baie Ste Marie, avec un soleil estival et sans vent.

Parfait pour une sortie en planche à pagaie pour Joanne et pour une sieste paisible en ce qui me concerne. Nous y passons la nuit dans le calme total et la paix, tout en ressentant en nous un sentiment de liberté à son paroxysme. Le plus fort et le plus rare que l’on peut éprouver en VR. En symbiose totale avec la mer, la nature et le temps.

Samuel de Champlain... Mon héros !

Mon chemin et celui de Samuel de Champlain viennent de se croiser en Nouvelle-Écosse. Comme j'ai passé quelques années à travailler sur son cas et qu'il me passionne vraiment, il est difficile pour moi de parler de lui sans m'emporter. Je vais essayer de faire ça simple...

Nous sommes allés visiter Port Royal, soit la reconstitution de l'Habitation où Champlain a passé l'hiver de 1606-1607 avec son patron Pierre Duga Sieur de Mons. C'était deux ans avant l'aménagement de l'Habitation de Québec. Une habitation, c'est un fort à l'intérieur duquel on trouve tout ce qu'il faut pour vivre en autonomie, s'héberger et se défendre. Puis un poste de traite de fourrure en complément. 

Champlain avait l'expérience de deux hivernements précédents : Tadoussac (1600-1601) et l'ile Sainte-Croix en 1604 qui avaient été catastrophiques. Presque tout le monde était mort de faim et de froid.

Image Camping Caravaning L'habitation de Champlain à Port Royal

À Port Royal, Champlain comprend que l'alimentation et l'activité constituent le nerf de la guerre. Il fonde alors "L'Ordre de Bon Temps", une sorte de club social qui existe encore aujourd'hui et qui inclut les Français et les Autochtones. À chaque 15 jours, chaque membre a la responsabilité d'un souper et de l'animation de la soirée. Il doit chasser, pêcher, cuisiner, sélectionner le vin et s'efforcer de faire mieux que les autres. Avant le repas, on fait une parade avec la bouffe et on se régale ensuite avec les chefs autochtones à la longue table, parfois avec de la musique...

Pas besoin de dire que l'hiver s'est très bien passé, sans maladie. Que du plaisir et du bon temps.

La visite de Port Royal évoque cette période avec beaucoup de réalisme et j'ai vraiment adoré ce moment.

À Port Royal, Champlain comprend que l'alimentation et l'activité constituent le nerf de la guerre. Il fonde alors "L'Ordre de Bon Temps", une sorte de club social qui existe encore aujourd'hui et qui inclut les Français et les Autochtones. À chaque 15 jours, chaque membre a la responsabilité d'un souper et de l'animation de la soirée. Il doit chasser, pêcher, cuisiner, sélectionner le vin et s'efforcer de faire mieux que les autres. Avant le repas, on fait une parade avec la bouffe et on se régale ensuite avec les chefs autochtones à la longue table, parfois avec de la musique...

Pas besoin de dire que l'hiver s'est très bien passé, sans maladie. Que du plaisir et du bon temps.

La visite de Port Royal évoque cette période avec beaucoup de réalisme et j'ai vraiment adoré ce moment.

Nous avons également visité la très charmante ville voisine d'Annapolis Royal où se trouve le Fort Anne. Une exposition un peu plate se conclut avec une tapisserie géante dont une partie évoque les agapes de Port Royal.

La promenade en ville, pour sa part, demeure extrêmement plaisante. Sur la rue principale se succèdent les belles boutiques, restaurants, microbrasserie, boulangerie et appartements touristiques qui donnent sur la baie, dans une ambiance très britannique. Le fromager avait dans son frigo un fromage du Lac-Saint-Jean, ce qui nous a un peu étonnés. En discutant avec lui, nous avons compris sa très grande difficulté à vendre des fromages artisanaux provenant de Nouvelle-Écosse à cause de la règlementation sanitaire arriérée de la province. 

Presque devant la porte de la fromagerie, on s’engage sur la Promenade Sieur de Mons et la Plaza Rose Fortune, un personnage local inusité. Une femme noire devenue chef d’entreprise et chef de police. La promenade longe la jetée et la baie. On y trouve quelques superbes terrasses et petits arrangements fleuris qui donnent le gout de s’assoir et de regarder le temps filer au bout de notre regard.

Pour mieux préparer votre voyage, je vous recommande le guide de voyage Explorez Halifax et la Nouvelle-Écosse, aux éditions Ulysse, version papier ou numérique.

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