Bonnes nouvelles et germe d'espoir
29 décembre 2024
Parmi toutes les traditions reliées à la bascule annuelle du calendrier, il en est une, spécifique aux médias. Celle-ci consiste à faire le bilan de l’actualité de l’année touchant à sa fin. Trop souvent, cette rétrospective donne une image négative, pour ne pas dire désespérante, du monde dans lequel nous vivons. Pour adoucir ce triste paysage, j’ai pensé rappeler des événements positifs se rapportant au caravaning — un segment qui nous intéresse particulièrement —, mais tellement négligé, pour ne pas dire absent des médias grand public.
Bien sûr, lorsque, comme moi, on passe quotidiennement beaucoup de temps à scruter ce qui se passe dans l’industrie du caravaning, on réussit à dénicher et vérifier des nouvelles pas toujours drôles, mais d’autres qui laissent entrevoir un peu d’espoir pour ceux qui s’adonnent et carburent à cette activité.
J’en ai retenu deux particulièrement récentes, un élément important si l’on ne veut pas que l’espoir demeure intense, car on sait tous que ce que le Petit Catéchisme qualifiait de vertu théologale, résiste mal à l’usure du temps. Je suis conscient que le mot théologal fait référence à Dieu, mais, ayant évoqué le père Noël avec des amis le 25 décembre avec des amis, je pouvais bien me permettre une référence de plus à la mythologie culturelle de mon enfance.
Peu de Québécois étaient au courant de l’interdiction de prendre des photos ou des vidéos dans les parcs nationaux des États-Unis. Pourtant c’était bien le cas, avec amendes salées au menu. Même les photographes professionnels devaient requérir un permis spécial pour le faire, lorsqu’ils avaient à immortaliser une cérémonie de mariage célébrée dans un parc.
Ces derniers jours, le Congrès américain invoquant comme raison l’objectif de rehausser la popularité de la fréquentation de ces lieux publics a levé cette interdiction. Après tout, quoi de mieux que des photos pour montrer la beauté de ces endroits ou encore des égoportraits publiés sur les réseaux sociaux à faire rougir d’envie les personnes à qui ils sont acheminés ou mis en ligne sur des sites web personnels ou commerciaux.
Il faut saluer ce retour à la raison du gouvernement. Après tout, les vrais propriétaires de ces parcs magnifiques ne sont-ils pas les citoyens du pays qui, par leurs impôts, assurent la survie et le développement de ces lieux célèbres de par le monde ?
Une autre nouvelle tombée sur le fil de presse fut la décision du DOT (Department of Transportation) d’ouvrir une enquête sur les impacts du châssis « frame flex », fabriqué par le géant Lippert, et qui sert d’ossature à plusieurs modèles et marques de caravanes à sellette. Bien que cette enquête ne mentionne qu’un seul fabricant de VR, il y a fort à parier que les conclusions de son rapport s’appliqueront à plusieurs autres constructeurs ayant recours à ce type de châssis. Je vous résume brièvement l’histoire.
Tout d’abord, la compagnie Grand Design, fondée en 2012 par trois investisseurs venus du monde du VR qui souhaitaient rehausser les standards de qualité et favoriser un design innovant que celui plus traditionnel dans lequel les compétiteurs trouvaient leur confort. Leur idée supportée par une stratégie marketing efficace porta ses fruits et rapidement la nouvelle se répandit, apportant un souffle nouveau dans le créneau des caravanes à sellette. Forte de son succès, Grand Design s’attaqua également au segment des caravanes traditionnelles.
À peine quatre ans plus tard, Winnebago acheta Grand Design. Cette transaction laissa bouche bée tous les experts de l’industrie jugeant trop cher payé, les quelques 500 millions déboursé par Winnebago pour intégrer Grand Desing à son catalogue. Certes, cela faisait beaucoup d’argent pour une compagnie encore dans son enfance. Misant sur le fait que Grand Design avait le vent dans les voiles, Winnebago, qui souhaitait s’immiscer dans le créneau des caravanes à sellette, avait sauté sur l’occasion.
Par cette acquisition, la compagnie au nom rappelant un peuple amérindien faisait d’une pierre deux coups. Tout d’abord, elle profitait de toute la recherche et développement fait par Grand Design depuis sa création, sans être obligée de réinventer la roue. En même temps, Winnebago éliminait un concurrent bien coté contre lequel elle aurait eu à se battre et qui, aux yeux des consommateurs, aurait servi de mesure étalon pour évaluer et juger les produits que la compagnie aurait mis en marché. Plutôt que de se retrouver à la traine dans le sillage de Grand Design et d’avoir à multiplier les efforts pour démarquer ses propres créations, l’achat de l’étoile montante par Winnebago envoyait un message clair sur ses intentions de s’imposer au plan de la qualité. Voilà pour la petite histoire, venons-en maintenant à la polémique qui frappe le « frame flex ».
Mis au point par Lippert, société bien connue pour ses nombreux accessoires et appareils entrant dans la fabrication de véhicules récréatifs de tout genre, le châssis flexible fut présenté comme une innovation importante dont l’objectif était de réduire l’impact des secousses transmises à la structure du VR par des routes dont le revêtement laissait souvent à désirer.
Techniquement parlant, la partie avant du châssis de la caravane à sellette affiche une flexibilité qui empêche l’onde de choc induite par la route de se propager jusqu’à l’arrière du véhicule. Tels des brise-lames qui bloquent l’effet dévastateur des marées et des tempêtes sur les berges ou encore d’un coupe-feu qui brise la propagation des flammes et de la chaleur dans un bâtiment.
La partie avant du châssis, celle surplombant la sellette d’attelage, affiche une souplesse qui contraste avec la rigidité du reste du châssis. Cette capacité de flexion, si minime soit-elle, suppose cependant que les murs et la surface frontale de la caravane à sellette y soient solidement fixés pour faire corps avec châssis. À défaut, des vibrations touchant les murs, le devant et la toiture du VR pourraient causer de graves problèmes de structure : fissures dans la fibre de verre servant de revêtement extérieur, portes de garde-robes et d’armoires difficiles à ouvrir ou fermer, tiroirs qui coincent, joints de silicone de la toiture et des fenêtres qui se fendillent favorisant les infiltrations d’eau, bref, je vous laisse imaginer la suite.
Lippert impose donc des consignes très claires sur la façon dont ce châssis doit être relié aux autres éléments de structure de la caravane à sellette. Des trous déjà perforés tout au long du châssis indiquent là où doivent être solidement fixés les points d’attache entre châssis et murs. Malheureusement, comme on peut le voir sur des vidéos publiées sur YouTube, des fabricants semblent prendre un peu trop à la légère les consignes d’installation prescrites par Lippert. On peut y voir des caravanes à sellette ou plusieurs trous destinés aux points d’ancrage ne sont pas utilisés.
Pourquoi le DOT a-t-il ciblé uniquement Grand Design dans sa décision de mener une enquête ? À ma connaissance, aucune explication officielle n’a été apportée. Pour ma part, d’après ce que j’en ai vu, je doute que cette compagnie soit plus coupable que bien d’autres.
J’ose avancer une hypothèse qui me semblerait valable pour expliquer le choix de Grand Design. Cette compagnie a toujours fortement affiché ses valeurs concernant la qualité de ses produits. Or, la qualité se paie et les caravanes de Grand Design ne sont pas données. Il est possible que les consommateurs ayant allongé des dizaines et des dizaines de milliers de dollars pour acquérir un produit présenté comme haut de gamme, se montrent plus intransigeants dans leurs attentes et qu’ils se fassent entendre haut et fort lorsque déçus.
Alors, pourquoi ce que je viens d’écrire m’apparaît-il de bon augure ? La raison est simple. Ce qui m’intéresse de cette enquête est moins la recherche d’un quelconque coupable à punir que la naissance d’une réflexion timide, j’en conviens, mais officielle, sur la qualité de fabrication des véhicules récréatifs. Il me tarde de voir les recommandations qui découleront de ce processus. L’industrie du VR en général a trop longtemps considéré le consommateur comme un pigeon qu’il faut plumer. Entrevoir, pour une fois, que le consommateur pourrait y gagner en respect, voilà un espoir qui mérite d’être souligné.
Commentaires
Khairun
Ces histoires nous rappellent que chaque effort compte et que, malgré les incertitudes, il y a toujours des raisons de croire en un avenir meilleur. Bravo à l'auteur pour ce billet qui motive à agir et à continuer de voir le côté lumineux des choses ! Visit us <a href="https://jakarta.telkomuniversity.ac.id/tips-membuat-konten-yang-seo-friendly-untuk-website/">Telkom University Jakarta</a>
Paul
Michel, En théorie, vous avez parfaitement raison, l’interdiction visait avant tout les activités commerciales. Cependant, si un quidam avait publié, sur sa page Youtube, son site web personnel ou sur un réseau social quelconque, une photo tellement belle ou spectaculaire qu’elle en serait devenue virale, il aurait pu recevoir des redevances de la part du réseau utilisé et alors, son initiative aurait été considérée comme commerciale, même si cela n’avait pas été l’objectif visé par l’auteur. Voilà pourquoi, je laissais entendre dans mon texte que la levée de l’interdiction constituait une bonne nouvelle pour tous les touristes en ce qu’elle dissipait toute ambiguïté reliée l‘interprétation de la notion de commercialisation. Pour moi, une nouvelle qui apporte une certaine tranquillité constitue une bonne chose en soi.
Michel
Dans le cas des interdits pour photos et vidéos dans les parcs Nationaux ils étaient juste pour la photographie commerciale et le tournage professionnel.
Dumoulin
Ouf! vous m'en apprenez une bonne, avec plus de 4000 photos prises dans les parcs j'aurais été une cible parfaite pour les intransigents gardiens. À ce qui a trait aux faiblesses de la construction de VR, dois-je être surpris...
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