Après le futur, le présent
29 octobre 2023
Après, un coup un œil jeté vers le futur dans mon billet de dimanche dernier, j’ai choisi un titre plus près de la réalité pour cette semaine. Je dois dire qu’un commentaire laissé par Claude B. m’a, d’un coup sec, ramené les deux pieds bien sur terre. Je vous cite ce qu’il écrivait : « Bof… Dans le monde du VR “proudly build in USA”, si le passé est garant de l’avenir, Whein… Je vais passer plusieurs tours ! ». Une phrase toute courte, mais débordante de contenu, avec juste une petite goute de vitriol comme je les aime.
D’une façon on ne peut plus claire et réaliste, Claude B. résumait en peu de mots ce que j’entends de plus en plus souvent. Il est vrai qu’en réponse à une popularité spectaculaire en réaction aux mesures restrictives et aux peurs découlant de la Covid-19, une grande majorité de fabricants états-uniens ont appuyé à fond sur l’accélérateur de production. Cela, malgré la pénurie de pièces, mais surtout de personnel qualifié en congé de travail ou décédé des suites des virus.
Cette course effrénée pour profiter de la manne éphémère a grandement affecté la qualité de fabrication des VR, même si, depuis plusieurs années, la réputation de cette industrie avait amorcé un déclin manifeste à cet égard. La COVID-19 n’a donc fait qu’accélérer et amplifier la descente aux enfers. Je ne peux donc accuser Claude B d’avoir péché par excès de lucidité et de prudence en annonçant qu’il allait passer son tour pour longtemps jusqu’à ce que les choses se placent.
Les propos de Claude B. ne constituaient pas un jugement à l’emporte-pièce comme ceux mis en ligne sur les réseaux sociaux. Bien au contraire, il cernait avec précision les limites territoriales d’où provenaient des VR de piètres qualités. Aucune mention du Québec où, selon ce que j’ai constaté cette semaine au Salon du VR de Québec, nos constructeurs/aménageurs de véhicules récréatifs ont toujours la cote auprès des caravaniers. Bravo à ces compatriotes !
Certes, les véhicules récréatifs fabriqués chez nous n’ont pas le gabarit de ceux sortant des grandes usines américaines. Ils font généralement dans le petit qu’il s’agisse de classe B ou de caravanes. Cette année, à Québec, plusieurs aménageurs/constructeurs de tels véhicules étaient fiers d’exposer leur vision du caravaning léger. Et la réception des visiteurs du salon démontrait de l’intérêt et la curiosité envers qui leur était présenté.
Il faut dire que le salon de Québec a toujours été considéré comme un salon d’acheteurs et non une visite plutôt culturelle comme cela est le cas à Montréal. Lorsqu’un caravanier se déplace sur des centaines de kilomètres d’Alma, de Rimouski, ou même de plus loin, pour se rendre au Québec, il est généralement plus sérieux dans sa démarche et en quête de trouver un VR qui répondra à ses attentes. N’ayant aucune contrainte liée à la distance à parcourir, la cohorte de ceux qui partent de Charlemagne, de Longueuil, de Laval ou du Plateau pour se rendre au Salon de Montréal comprend un pourcentage nettement plus élevé de badauds, ou, si vous préférez, de « ouaireux ».
Sans vouloir blesser quelques fabricants que ce soit de chez nous, ni risquer qu’on me taxe de parti pris, je vous livre un exemple de la qualité et de l’ingéniosité « fabriqué au Québec ». Je vous présente un véhicule de classe B aménagé selon les besoins de son futur propriétaire par un ébéniste maintenant établi à Eastman dans les Cantons de l’Est. Je connais cet artisan depuis quelques années pour avoir déjà eu recours à ses services.
Pourquoi lui plutôt qu’un autre, les raisons sont aussi multiples que simples. Tout d’abord, je salive devant sa grande habileté que je n’ai pas. Je connais sa rigueur et ses standards élevés de précision. De plus, ce type, Jean-Luc Circé, est constamment à la recherche de solutions innovantes à proposer à ses clients et, dernier point important, il ne nourrit aucune ambition d’une croissance démesurée. Après avoir œuvré dans l’ébénisterie de cuisines, de salles de bains et d’autres pièces domiciliaires pendant des dizaines d’années, habiller quelques fourgons par année suffit à son bonheur et lui permet de travailler à son rythme et de continuer à perfectionner son art avec moins de contraintes. Il ne représente donc pas une quelconque menace pour les entreprises bien établies qui occupent le territoire.
Voici donc quelques photos confirmant que l’innovation peut aussi se retrouver même dans un VR de modeste gabarit. Dans l’exemple qui suit, il s’agit d’un véhicule de classe B aménagé à partir d’un fourgon Sprinter 2023, 4X4, long de 7,37 m (22 pieds 2 pouces). La personne à qui il est destiné souhaitait y trouver un grand lit, une capacité d’asseoir six personnes au besoin, et bien sûr disposer de ce qui caractérise un VR : frigo, plaque à induction double, plan de travail, toilette, douche, climatiseur, chauffage au diesel… Voici quelques clichés montrant le résultat de ce véhicule pour le moins atypique.
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