Moins de trafic, moins de files d’attente, plus de tranquillité: voyager hors saison présente son lot d’avantages... et de petits inconvénients. Qu’à cela ne tienne, des caravaniers, privilégiant ces périodes loin des hordes de touristes, s’acclimatent fort bien des hauts et des bas que procure la formule. Certains ont même développé quelques trucs pour bonifier leurs escapades.

Avec un mercure moyen de 10 °C le jour et des nuits frôlant le seuil du gel, le mois de mai n’est pas des plus accueillants pour les campeurs qui décident de parcourir la Côte-Nord en période printanière. Ce qui n’a pourtant pas empêché Diane et Julien, à bord de leur caravane Prolite, d’entreprendre un long périple à destination de Sept-Îles au printemps dernier. But du voyage: prendre part aux festivités du 50e anniversaire de mariage d’un membre de la famille. Parti de Saint-André-Avellin, en Outaouais, le couple avait prévu un séjour d’une dizaine de nuitées incluant, au retour, un détour par le fiord du Saguenay et une virée sur les routes de l’Estrie.

« Je savais que la plupart des terrains de camping, tout comme les principales attractions touristiques, seraient encore fermés lors de notre passage. Dieu merci, il existe maintenant des applications telles iOverlander et Park4night qui permettent d’identifier des lieux où l’on peut se garer tout au long du parcours. Et ce, gratuitement », raconte Diane qui a bien aimé son excursion nord-côtière.

La caravanière, qui savoure sa retraite d’enseignante depuis une bonne quinzaine d’années, garde justement un très bon souvenir de sa nuitée aux Escoumins. Installés aux abords de la rivière des Escoumins juste avant qu’elle se jette dans le fleuve Saint-Laurent, son conjoint et elle ont bénéficié, seuls, de la quiétude des lieux. «En plus, nous avons dégusté du crabe des neiges fraichement pêché le jour même. Un moment inoubliable que nous n’aurions pu vivre en haute saison, faute de disponibilité! », précise la campeuse qui passe généralement ses hivers en Floride.

Même si plusieurs attractions sont fermées hors saison, la nature, elle, est au rendez-vous, peu importe l'heure, le jour et la période de l'année !

Parcourir paisiblement, sans stress, la sinueuse route 172 qui sépare Tadoussac et Saguenay, tout en admirant les points de vue sur le fiord, s’inscrit également parmi les bons coups du circuit hors saison effectué par le couple. « D’autant plus, dit-elle, que le soleil était de la partie. »

Pour le reste, le mauvais temps (un des inconvénients qui accompagne la plupart du temps la formule du camping hors saison) a fini par déjouer les plans de Diane et Julien qui souhaitaient faire de la randonnée en plein air dans les Cantons-de-l’Est. La pluie incessante a incité le couple à rentrer au bercail trois jours plus tôt que prévu. «Nous avons été malchanceux!», concède la caravanière qui, malgré tout, n’a pas du tout l’intention de renoncer à ce type de séjour. 

Du camping sans réservation

«Favoriser des sorties de camping tôt et tard en saison permet davantage de flexibilité», affirme pour sa part Jacynthe, une caravanière qui affectionne les randonnées menant vers les hauts sommets nord-américains. Jacynthe tient d’ailleurs à préciser qu’elle figure parmi les premiers clients à retirer son VR du lieu d’entreposage au printemps… et parmi les derniers à le remiser une fois l’automne arrivé. 

La plupart des emplacements de camping situés au départ des sentiers étant peu achalandés avant la fin des classes et après la reprise de ces dernières en septembre, Jacynthe et son conjoint n’ont nullement besoin de réserver. « Un facteur très apprécié lorsqu’il faut composer avec la météo printanière et automnale. Cela nous permet de sélectionner à la toute dernière minute la destination où les conditions seront les plus favorables à la randonnée », dit-elle.

Le couple dispose également d’une toute petite caravane mesurant moins de 6,7 m (22 pi). Ce VR, dit-elle, facilite les déplacements et permet de se rapprocher le plus près possible des sentiers. « Comme c’est le cas notamment au Baxter State Park, dans le Maine, où les VR excédant cette taille ne sont pas autorisés», avertit-elle. 

Une période pour relaxer

Serge et Maryelle sont, eux aussi, des campeurs friands de déplacements en basse saison. Ce couple de Lévis, à la retraite depuis une dizaine d’années, préfère ainsi cavaler sur les routes du Québec au printemps et à l’automne pour éviter la cohue touristique. « Ce sont les périodes de l’année lors desquelles les routes sont moins achalandées et les terrains de camping sont plus tranquilles. Des conditions parfaites pour relaxer », avise le caravanier qui passe ses hivers en Arizona. 

Remarquez que Serge et Maryelle ont dérogé à leurs habitudes cet été. Leur fille, qui vient d’acquérir un VR, leur a demandé de l’accompagner, elle et sa jeune famille, pour une tournée des Grands Lacs en Ontario. «Ma fille et son conjoint nous ont demandé de faire le voyage avec eux afin que nous puissions les aider à mieux apprivoiser leur nouvel équipement. Parce qu’ils ont deux fillettes d’âge scolaire, nous avons attendu la fin des classes pour partir. Les routes risquent d’être plus achalandées. Au moins, nous serons de retour à la maison avant le début des vacances de la construction», note ce grand-papa bien heureux de voyager avec les siens.

Caravanier à temps plein

Devenus caravaniers à temps plein à bord de leur autocaravane depuis le 3 avril 2021, Benoit et Josée ont amplement eu le temps d’expérimenter la conduite et le camping en basse et haute saison. 

Ils ont ainsi parcouru les routes de la Côte-Nord et des Îles-de-la-Madeleine en mai et juin 2021 avant de prendre la route en direction de l’Ouest canadien en plein mois de juillet. Après avoir franchi les routes des Grands Lacs, des plaines du Manitoba et de la Saskatchewan ainsi que celles des Rocheuses, ils ont jeté l’ancre dans un camping urbain à Burnaby, en banlieue de Vancouver, au début du mois de septembre 2021. 

«Nous y attendions le feu vert des douanes américaines pour filer vers le Nevada », explique Benoit, qui souhaitait séjourner dans le Silver State en prévision du Rock ‘n’ Roll Las Vegas Marathon, prévu à la fin du mois de février.

Donc, après plus d’une année sans domicile, quel est leur verdict? Ils ont préféré leurs déplacements hors des saisons touristiques, remarquent Benoit et Josée qui logeaient cet été, comme campeurs saisonniers, dans un camping dans la région d’Hemmingford. Outre les mois de mai et juin, la deuxième moitié du mois d’aout a également été très agréable pour la conduite sur les routes canadiennes, souligne Benoit. Et parce qu’il est autonome à 100%, le couple a pu apprécier ses nuitées en bordure du lac Supérieur et tout au long de la route du Pacifique sans avoir à se soucier de savoir s’il y avait de la place dans un camping environnant. «Ce furent des nuitées féériques», affirme Benoit.

La nature est au rendez-vous

Enfin, ce n’est pas d’hier que Lyne privilégie les weekends de septembre pour jumeler ses trois activités de plein air favorites, 
c’est-à-dire le camping, la randonnée et la pêche. « C’est une habitude que j’ai acquise très jeune alors que mes parents nous emmenaient camper au cours du mois de septembre», raconte la caravanière qui adore séjourner dans le parc de La Vérendrye et celui de la Gaspésie pour ses déplacements hors saison.

C'est beaucoup moins cher

Voyager hors saison constitue un moyen non négligeable pour déjouer l’inflation. Historiquement, l’essence coute moins cher avant les vacances de juillet. Certains terrains de camping offrent également des réductions avant l’arrivée massive des voyageurs. Les campeurs-golfeurs savent aussi que les aubaines sont généralement accessibles avant la mi-juin et après la première semaine de septembre. La plupart des parcours de golf nord-américains proposent des tarifs réduits (entre 20% et 40% du prix régulier), avant et après la haute saison. 

Sur le même sujet

Haltes routières - Camping Caravaning

Haltes routières

Vol 28, no. 1, Mars-avril 2022

Lire l’article
La vanlife, une tendance lourde - Camping Caravaning

La vanlife, une tendance lourde

Vol 27, no. 4, Juillet 2021

Lire l’article