Dormir sur son ile, loin de tout. Fuir un monde en folie et se retrouver avec soi-même. Grâce à la Sépaq, la chose est maintenant possible, et même facilitée, sur des iles du lac Saint-Jean.

Voilà l’occasion de vivre une expérience originale, dépaysante et stimulante. Pour plusieurs, comme ce fut mon cas, il s’agit également de renouer avec les racines mêmes du camping. Isolé en nature, en totale autonomie, sous la tente et avec ses équipements de base. Pas de souffrance ici. Que de la joie!

En plus, camper sur une petite ile qui émerge d’un gigantesque plan d’eau apparait presque comme un fantasme. Un vrai rêve qui tient à plusieurs plaisirs élémentaires. S’éveiller à bout de sommeil quand un rayon de lumière arrive à percer un coin de la tente. Ouvrir l’entrée pour admirer l’eau animée de vagues ondoyantes qui remontent de l’infini. Faire le tour de son ile à pied en suivant le rivage, la plage et les crans. Se glisser dans son kayak et partir explorer les iles voisines. Assister au spectacle du plus extraordinaire coucher de soleil qui soit avant d’embraser le feu de camp qui alimentera tant la discussion que les silences.

Trois iles où vivre l'expérience

Aux campeurs, le parc national de la Pointe-Taillon, situé sur la rive nord du lac Saint-Jean, propose trois iles sur lesquelles des infrastructures ont été aménagées en 2022: Connelly, Beemer et la Petite ile Verte. On parle ici de six plateformes de camping rustique sur chaque ile, avec toilette sèche, table de piquenique et emplacement de feu de camp.

J’ai personnellement séjourné sur l’ile Connelly avec mon propre kayak de mer et, je l’avoue, un peu de paresse puisque j’ai fait transporter mes bagages par la navette de Tax’îles, un des partenaires du parc. Tous les emplacements sont à quelques mètres les uns des autres, ils offrent une vue directe sur l’eau et se trouvent à quelques pas de la plage. Certaines plateformes en hauteur s’avèrent particulièrement intéressantes. Sur cette ile, qui fait peut-être 500 mètres de diamètre, un court sentier pédestre conduit à la plage sur l’autre versant. Le campement est exposé aux vents dominants.

 - Camping Caravaning

Je pense que la façon idéale de se rendre sur les iles et de profiter des lieux demeure le kayak de mer, mais on peut aussi envisager le canot ou des kayaks plus petits, ainsi que la planche à pagaie par beau temps. Si vous n’en possédez pas, le pourvoyeur Equinox Aventure en fait la location. Sinon, vous pouvez tout simplement vous faire déposer puis cueillir sur l’ile de votre choix par Tax’Îles. Le seul mot-clé à retenir pour vivre pleinement une telle expérience est « autonomie ». Ce qui signifie posséder tout l’équipement nécessaire pour faire face à toutes les conditions et bien savoir l’utiliser. Préparer un menu avant de partir et apporter toutes ses composantes. Je ne saurais assez vous recommander l’usage d’une bâche qui fera toute la différence entre un bon et un mauvais souvenir. J’ai d’ailleurs pu y étrenner ma belle bâche Chlorophylle flambant neuve reçue en cadeau… il y a trois ans ! Et elle a fait une grosse différence lorsque le vent et la pluie se sont manifestés. J’ai même monté ma tente sous la bâche ! J’en conserve un souvenir mémorable.

Imaginez la vue, au réveil… - Camping Caravaning Imaginez la vue, au réveil…
Des plateformes panoramiques, sur l’ile Connelly. - Camping Caravaning Des plateformes panoramiques, sur l’ile Connelly.

La beauté naturelle des iles de Saint-Gédéon

Ce qu’on appelle depuis toujours « les iles de Saint-Gédéon », dont font partie les iles Connelly, Beemer et Petite ile Verte, constitue un phénomène naturel particulier. Une sorte de rempart rectiligne formé par un chapelet d’une trentaine d’iles alignées, généralement de petite taille (la totalité de ces parcelles fait moins de trois kilomètres carrés), et de nombreux écueils qui affleurent. Presque toutes situées à moins d’un kilomètre de la côte, elles sont facilement accessibles, d’autant que, par mauvais temps, elles brisent les vagues du large et assurent un espace plus calme entre elles et le rivage.

Ces iles possèdent toutes beaucoup de charme et d’attraits avec leurs superbes lages de galets vers le large et de sable fin sur le versant intérieur. Certaines comptent de petits marais au centre et abritent une faune aviaire intéressante, dont la sterne pierregarin et la mouette Bonaparte. On y observe aussi plusieurs espèces de canards. Et on y dort tranquille puisqu’il n’y a ni ours ni ratons laveurs sur les lieux.

La Petite ile Verte n’est séparée de la Grande ile Verte que par un corridor d’eau encadré d’une magnifique plage. Quant à l’ile Beemer, près de la Grande-Décharge, c’est celle qui recèle le plus d’histoire. À la fin du 19e siècle, elle a abrité un riche  chalet de pêche de 36 chambres, l’Island House, une dépendance du très prestigieux Hôtel Roberval.

Bien avant l’aménagement des infrastructures de camping rustique, le directeur du parc national de la Pointe-Taillon et du parc national des Monts-Valin, François Guillot, avait en tête que la Sépaq fasse main basse sur des iles de l’archipel afin de les rendre accessibles au public et d’en assurer la sauvegarde. Il est du genre à mener ses projets à terme même s’il faut y mettre le temps.

Parc national de la Pointe-Taillon - Camping Caravaning Parc national de la Pointe-Taillon
Un milieu idéal pour le kayak de mer et la planche à pagaie. - Camping Caravaning Un milieu idéal pour le kayak de mer et la planche à pagaie.

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