Au tournant des années 2000, très peu d’activités incitaient les vacanciers à choisir la Beauce pour un séjour en camping. Vingt ans plus tard, le territoire beauceron a un jardin zoologique, un parcours avec des dinosaures, un village de Noël, des tyroliennes, des sentiers de vélo, un spa avec animation au laser, des producteurs d’alcool, sans oublier une douzaine de terrains de camping où se reposer entre deux sorties.
La Beauce n’a ni accès au fleuve, ni grands lacs, ni même un parc national, des ingrédients qui aident habituellement à la création de lieux de villégiature. Qu’à cela ne tienne, ce territoire sillonné par l’autoroute 73 (et la route 173) de Saint-Lambert-de-Lauzon jusqu’à la frontière du Maine, a vu naitre au fil des dernières années de multiples attractions qui n’ont rien à envier aux autres régions du Québec.
Un refuge populaire
À commencer par le Miller Zoo, qui a ouvert ses portes en 2013, à Frampton. Cette adresse constitue l’élément majeur qui a propulsé le tourisme beauceron dans la sphère des destinations populaires au Québec. Surtout depuis que le réseau TVA lui accorde du temps d’antenne avec l’émission Un zoo pas comme les autres. Au lendemain de la première saison diffusée à l’hiver 2019, plus de 200 000 visiteurs ont franchi la billetterie de ce refuge qui sert de lieu de réadaptation pour plus de 150 animaux sauvages, dont des orignaux, des ours, des loups, mais aussi des singes, un kangourou et plusieurs gros félins. « Aucune autre attraction beauceronne n’avait attiré autant de visiteurs en une seule année », relève Émilie Gagnon, directrice du développement touristique par intérim de Destination Beauce. Créé en 2015, cet organisme rassemble les forces vives du milieu touristique de trois MRC beauceronnes (Nouvelle-Beauce, Robert-Cliche et Beauce-Sartigan).
Le Woodoo quoi ? Le Woodooliparc !
Une autre attraction cartonne en Beauce : le Woodooliparc, à Scott, qui accueille plus de 100 000 visiteurs par année. Depuis 2016, ce parc thématique nous entraine, d’une part, dans une forêt où se côtoie une centaine de dinosaures, dont un tyrannosaure rex grandeur nature, des squelettes et des fossiles. D’autre part, il nous plonge dans la magie du village de Frima où poussent les guimauves, les cannes de bonbon et les couronnes de Noël. « Bien que père Noël et mère Noël soient en vacances pendant l’été, une ribambelle de lutins s’activent pour les préparatifs de la grande fête du mois de décembre », fait savoir le directeur des lieux, Karl Boucher.
Des bains et des lasers
« Ça n’existe pas ? Eh bien, on va le faire ! » C’est ce dicton propre aux Beaucerons qui a motivé Rouan Bilodeau à créer le NRJ SPA, aux abords du lac Sartigan, à Saint-Alfred. Un autre attrait singulier de la région. Il y a deux ans, cet entrepreneur a investi un million de dollars pour créer le premier spectacle multimédia offert dans un spa nordique au Québec. Avec projection de vidéos haute définition sur le lac et lasers qui illuminent les vapeurs du hammam, le spectacle Quintessence propose une détente de 90 minutes dans un décor hors de l’ordinaire.
La Beauce a, elle aussi, une espèce de Fred Pellerin. Soit, Éric Poulin n’est ni un chansonnier ni un conteur de légendes. Pourtant, à l’image de ce que Fred Pellerin avait réussi à créer pendant un temps à Saint-Élie-de-Caxton, en Mauricie, cet homme d’affaires redonne vie à la communauté de Saint-Jules, un petit hameau d’à peine 500 âmes. Depuis son arrivée en 2015, il a transformé le site de l’ancienne école primaire (fermée en 2001) en Village Aventuria. Plus de 20 000 visiteurs fréquentent aujourd’hui cette destination dotée d’un parcours aérien, d’un village animé et d’une quinzaine de tyroliennes. « Non seulement les gens s’amusent, ils viennent en aide à la population locale », rappelle Éric Poulin, gestionnaire des lieux. Tous les profits de cet OBNL autofinancé à 100 % sont versés à l’organisme Club Parentaide. Ce qui se traduit notamment, dit-il, par des paniers d’épicerie offerts à une trentaine de foyers de la région vivant sous le seuil de la pauvreté.
Dégustations beauceronnes
Enfin, pour les campeurs attirés par les produits locaux, on ne cuisine pas seulement des gâteaux Vachon et le célèbre (et cochon !) gâteau à l’érable Le Beauceron au royaume de la rivière Chaudière. La Beauce s’invite désormais dans les circuits agrotouristiques des boissons alcoolisées locales. En plus du vignoble artisanal La Cache à Maxime, situé à Scott, qui produit sept vins, la microbrasserie Frampton Brasse, à Frampton, propose une quinzaine de bières. Depuis près de deux ans, la région a même un producteur de gin, la Bleuetière Goulet, à Saint-Frédéric. Avec un alambic qui trône au coeur de sa boutique, ce producteur distille son alcool à base de bleuets et de sirop d’érable fermentés. Qui dit mieux ?
D’autres adresses pour le carnet de visite
La terrasse du Georgesville
Envie de prendre congé de vos chaudrons ? Réservez une table à la terrasse située sur la marquise de l’hôtel Le Georgesville, à Saint-Georges. Un régal pour le palais et les yeux. L’infrastructure surplombe le centre-ville de Saint-Georges traversé par la rivière Chaudière.
MF Aventures
Vous n’avez pas d’équipement de plein air ? Pas de problème, MF Aventures vous en loue. Cette entreprise prête des kayaks, des canots et des vélos à pneus surdimensionnés pour vous amuser sur le territoire. Et pour la première fois cet été, elle lance son produit « remorque ». Avec cette formule tout inclus, la clientèle dispose d’une tente, d’équipement de cuisine ainsi que de vélos et de kayaks (jusqu’à quatre). L’entreprise propose également, en temps normal, des descentes gourmandes en rabaska sur certaines sections de la rivière Chaudière. Celles-ci pourront reprendre lorsque les mesures sanitaires auront été suffisamment assouplies.
Où camper
On dénombre plus d’une douzaine de terrains de camping aux quatre coins du territoire beauceron. Le Camping Le Chevalier, à La Guadeloupe (600 emplacements), le Camping La Vallée Beauceronne, à Saint-Benoît-Labre (300 emplacements), et le Camping La Roche d’Or, à Notre-Dame-des-Pins (318 emplacements) font partie des plus imposants.
Plusieurs terrains ont pris de l’expansion au cours des derniers mois. C’est le cas notamment du Camping Mystic, à Saint-René, acheté l’an dernier par Scott McCutcheon, un entrepreneur de Thetford Mines. Moins d’un an après cette acquisition, l’entreprise vient d’ajouter une deuxième adresse, cette fois-ci dans le village voisin. Au moment d’écrire ces lignes, le jeune gestionnaire venait d’acquérir le Club Sportif Grande-Coudée, à Saint-Martin, un vaste terrain de 19,4 ha (48 acres) qu’il compte transformer en une quarantaine d’emplacements avec trois services, auxquels s’ajouteront trois chalets. « Une section qui sera ouverte à l’année », soutient-il.